Chacun se souvient de la thèse de Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand et aujourd’hui fidèle soutien d’Emmanuel Macron, qui pensait que tôt ou tard il faudrait bien…euthanasier les vieux tant ils coûteront cher à la société *:
» Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé soient les plus réduites possible en termes de coût pour la collectivité. Il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. L’euthanasie sera un instrument essentiel de nos sociétés futures. »
Nous y sommes, dans une première étape qui n’est pas encore mortelle mais simplement paupérisante : le racket fiscal d’une seule catégorie de Français, à l’exception de toutes les autres, LES RETRAITÉS. Mais, pour faire illusion et cacher ses mauvais desseins, le pouvoir s’attaque (pour le moment) aux plus aisés d’entre eux. Cependant, ne rêvez pas…les autres suivront.
La hausse de la CSG doit en effet s’appliquer pour tous ceux ayant un revenu fiscal de référence trop élevé pour bénéficier du taux réduit de CSG. Ce seuil est actuellement fixé à 14.375 euros pour une personne seule (22.051 euros pour un couple) et pourrait faire l’objet de quelques modifications pour l’an prochain… A noter que, du fait de la déductibilité envisagée mais pas encore actée de la CSG supplémentaire de l’impôt sur le revenu, cette baisse de revenu net entraînera aussi une légère diminution de l’impôt sur le revenu. Au final, la perte après impôt sur le revenu oscillera entre 0,94% et 1,7%, selon la tranche d’imposition.
Par ailleurs, pour mieux tromper son monde, le gouvernement met en avant que certains des retraités touchés par la hausse de la CSG bénéficieront de l’exonération de taxe d’habitation. Il s’agit, plus précisément, des ménages dont le revenu fiscal de référence ne dépasse par 28.000 euros pour un célibataire ou 45.000 euros pour un couple (sachant que le seuils pour avoir une exonération totale sont de 27.000 euros et de 43.000 euros, respectivement). Au final, l’exécutif estime que les deux tiers des retraités seront gagnants fiscalement via ces 2 mesures… ce qui signifie aussi que LE TIERS RESTANT SERA PERDANT SANS AVOIR MÉRITÉ UN TEL TRAITEMENT ! Car il s’agit, la plupart du temps, de ceux qui ont particulièrement marqué les dernières décennies par leur travail opiniâtre et leur courage exemplaire au service de la nation. Sont en effet notoirement visés par ces décisions ceux des retraités qui ont eu de lourdes responsabilités et de longues carrières, récompensées par des pensions aujourd’hui trop importantes aux yeux du pouvoir et pourtant combien méritées. Cette discrimination particulièrement inique d’une catégorie sociale, dont le gouvernement sait parfaitement qu’elle n’a aucun moyen de s’y opposer et moins encore de se rebeller, constitue un fait d’une exceptionnelle gravité que le CER a souhaité adoucir en réinstituant une décoration aujourd’hui supprimée : la Médaille de la Reconnaissance (fiscale) française ou l’anti-Attali !
Croyez-vous que cette situation culpabilise nos responsables politiques ? En aucune façon et, d’ailleurs, le ministre de l’Economie l’a justifiée dans une interview au journal Sud Ouest ce lundi par le fait que les plus âgés contribuent ainsi à une amélioration de la situation des actifs. (oubliant que lesdits retraités, visés par ces mesures, ne furent pas des inactifs) : “ Nous avons conscience de leur demander un effort. Je leur dis qu’ils le font pour les plus jeunes générations et pour récompenser le travail ”, a ainsi souligné Bruno Le Maire.
Alors, faut-il prendre aux retraités pour donner aux travailleurs ? Voici tout simplement les arguments de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre cette philosophie.
POUR :
1. Le niveau de vie des retraités est supérieur à celui du reste de la population
Actuellement, les retraités sont, en moyenne, mieux lotis que le reste des Français. En 2014, leur niveau de vie représentait, en moyenne, 106,1% de celui de l’ensemble de la population, selon le dernier rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR). Et cet écart à l’avantage des retraités a augmenté de 2,2 points entre entre 2010 et 2014, alors qu’il avait été stable au cours des 14 années précédentes. “Au cours des années récentes, la pension moyenne des retraités a augmenté plus vite que le revenu d’activité moyen, sous l’effet du renouvellement de la population des retraités”, explique ainsi l’institution.
2. Le vieillissement de la population va rendre le système de plus en plus coûteux à financer
Dépenses de santé, pensions… les dépenses publiques sont de plus en plus concentrées sur les plus âgés. “Si l’on fait la somme des dépenses de protection sociale et d’éducation, les plus de 60 ans recevaient en 2011 l’équivalent de 17 % du PIB contre 11 % en 1979”, notait ainsi l’an dernier France Stratégie, un organisme de réflexion rattaché au cabinet du Premier ministre. Et avec le vieillissement de la population, la situation risque de s’aggraver. “Si nous avions aujourd’hui la structure démographique de 2030, tout en conservant, à chaque âge, les dépenses par tête de protection sociale de 2011, il faudrait augmenter immédiatement de 21 % les prélèvements moyens qui la financent”, prétend la même institution.
CONTRE :
1. Les plus âgés ont déjà été mis à contribution à de nombreuses reprises ces dernières années
De multiples réformes ont déjà touché les retraités ces dernières années. En témoigne, par exemple, le dernier accord sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco, qui a acté la sous-revalorisation de ces pensions, indexées sur l’inflation moins un point entre 2016 et 2018, ainsi que le décalage de cette revalorisation d’avril à novembre. Avant cela, les retraités avaient déjà dû subir, entre autres, la suppression progressive de la demi-part de quotient familial attribuée aux veufs et veuves (sauf pour ceux qui ont élevé seul un enfant pendant au moins 5 ans) à partir de 2010, la fiscalisation de la majoration de pension pour famille nombreuse en 2014, le gel des pensions de retraite de base cette même année…
2. Le niveau de vie des retraités est amené à se dégrader par rapport à celui des actifs
À vous désormais de juger si cette atteinte à l’équité est justifiée par de réelles et impératives raisons économiques ou si elle s’inscrit dans un plan plus vaste visant à la suppression lente des uns et…l’accueil rapide des autres (si vous voyez ce que je veux dire) !
Le 23 octobre 2017.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.
Une Réponse to “Jacques Attali en a rêvé, Emmanuel Macron le fait.”