Présentation du PLFSS en septembre 2018 : comme ils avaient l’air heureux !
Souvenez-vous. En septembre 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin annonçaient fièrement le prochain retour à l’équilibre des comptes de la sécurité sociale. A coup sûr, en tout cas, pour 2019.
Ils avaient oublié qu’après un vol en apesanteur, le retour sur terre s’avère toujours un moment délicat.
Patatras ! C’est comme au bon vieux temps de la Marisol Touraine, prédécesseur d’Agnès Buzin à la santé, à l’époque de François Hollande (Lire « La poussière sous le tapis de Marisol Touraine » : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2017/07/07/securite-sociale-la-poussiere-sous-le-tapis-de-marisol-touraine/):
Et voilà que le déficit de la sécurite sociale, qui était revenu en 2018 à 1,2 milliard d’euros, son plus bas niveau en deux décennies a de bonnes chances de remonter à 1,7 milliard en 2019 (voire davantage), selon une synthèse de la Commission des comptes publiée mardi 11 juin.
Le retour à l’équilibre (https://www.lesechos.fr/economie-france/social/deficit-les-comptes-sociaux-risquent-une-rechute-1016604) s’est fracassé sur la réalité de la conjoncture économique et les concessions financières d’Emmanuel Macron.
Selon la Commission des comptes, cette rechute « résulte pour l’essentiel d’une croissance de la masse salariale (…) nettement inférieure à la prévision initiale » du gouvernement. Au lieu des 3,5% espérés à l’automne, Bercy ne table plus que sur une progression de 3,1%, selon le programme de stabilité.
Mais à cause de la « prime Macron » votée en décembre (exonération totale de cotisations et d’impôts jusqu’à 1 000 euros), la Sécu devra se contenter d’une hausse de 2,9%. Soit, au bout du compte, des « recettes plus faibles qu’attendu » de l’ordre de 1,7 milliard d’euros, soit le montant du déficit prévu, dans le meilleur des cas. C’est toujours ce qu’il arrive lorsque des dépenses exceptionnelles sont votées sans que leur financement ne soit connu…
D’ailleurs, le déficit risque d’être bien supérieur si l’Etat ne compense pas les autres « mesures d’urgence » adoptées en fin d’année pour tenter de répondre à la crise des « Gilets jaunes« . L’exonération de cotisations sur les heures supplémentaires dès le 1er janvier, et la baisse du taux CSG pour une partie des retraités, coûteront « respectivement 1,2 et 1,5 milliard d’euros », estime la Commission des comptes. Cela pourrait aggraver le « creusement » du déficit « qui atteindrait alors 4,4 milliards ».
Ce qui signifie autant d’aggravation de la dette* nationale. Mais qui s’en soucie puisque les remboursements de celle-ci ne concerneront que nos enfants, voire nos petits-enfants !
Le 12 juin 2019.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.
* Nous vous conseillons de relire « Rien ne va plus avec la dette abyssale de la France » : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2018/09/08/rien-ne-va-plus-avec-la-dette-abyssale-de-la-france/
diirger c est prevoir