Le New York Times qui ne publie aucun dessin politique dans son édition nationale, n’en publiera plus non plus dans son édition internationale à compter du 1er juillet prochain. Une décision qui fait suite à la polémique suscitée par la publication, par le quotidien, d’une caricature jugée antisémite il y a plus d’un mois.
Le quotidien a indiqué qu’il réfléchissait depuis un an à « aligner » l’édition internationale sur celle publiée aux Etats-Unis, qui ne comprend plus de dessins politiques depuis de nombreuses années. Il compte mettre ce projet à exécution à compter du 1er juillet prochain.
La publication fin avril dans l’édition internationale d’un dessin représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump avait déclenché un tollé au sein de la communauté juive mais aussi au-delà.
Le chef du gouvernement israélien était dessiné sous la forme d’un chien guide, portant un collier avec une étoile de David, et tenu en laisse par le président américain, aveugle, avec une kippa sur la tête.
Le quotidien avait présenté ses excuses mais était finalement allé plus loin, la polémique ne faiblissant pas. Le directeur de la publication Arthur Ochs Sulzberger avait décidé de lancer une procédure disciplinaire contre le responsable d’édition qui avait choisi la caricature du dessinateur Antonio Moreira Antunes. Il avait également décidé de ne plus utiliser de caricatures proposées par une société extérieure, d’où provenait la caricature controversée.
Cependant, le responsable de la rubrique éditoriale du New York Times James Bennet a indiqué sur Twitter que le quotidien souhaitait continuer à travailler à l’avenir avec ses dessinateurs vedettes,Patrick Chappatte et Heng Kim Song, sur d’autres formats.
Plantu, célèbre dessinateur du quotidien français Le Monde et fondateur de l’association Cartooning for peace, qui lutte pour que le dessin de presse soit reconnu comme un droit fondamental par l’Unesco, a réagi mardi.
Il s’est dit persuadé que le quotidien new-yorkais allait revenir sur sa décision…
Interrogé par l’AFP, il s’est dit convaincu que le journal allait « se ressaisir« , estimant que supprimer les caricatures est « aussi crétin que si on demandait aux enfants le jour de la fêtes des mères de ne plus faire de dessins pour leurs mamans. »
Et Plantu de montrer aussitôt ce qu’il entend par là dans un de ses plus forts dessins jamais réalisés et publié dans le numéro daté de demain vendredi 14 juin du quotidien Le Monde. Tout le génie du dessinateur s’y trouve :
Le 13 juin 2019.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.
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