La théorie du « ruissellement » est bien une arnaque.

26 Déc

Vous savez tous désormais que la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) voulue par Emmanuel Macron et mise en oeuvre par le gouvernement d’Edouard Philippe nous a été imposée comme un moyen efficace de favoriser l’investissement dans les entreprises et, donc, l’emploi. Seuls les naïfs ont pu croire à ces balivernes et, d’ailleurs, depuis un an que cette mesure a été mise en oeuvre, aucune amélioration de l’un ou de l’autre n’a été constatée. Bien au contraire, d’innombrables exemples de gâchis financiers dans le consumérisme le plus stérile ou le plus dévastateur nous sont dévoilés chaque semaine (en voici un exemple récent : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2018/09/15/mais-foutez-donc-la-paix-a-locean-arctique/).

Mais il y a de plus graves témoignages de l’égoïsme des citoyens les plus fortunés : la baisse des contributions au financement des associations de lutte contre la pauvreté…

La  FNARS, la Fédération des acteurs de la solidarité, signale ainsi, en cette fin d’année, un indicateur inquiétant. Par la voix de son directeur général, elle affirme que les dons versés aux associations de lutte contre la pauvreté ont baissé de 20 à 50% cette année, et que c’est à cause de la suppression de l’ISF.

Lorsque nous faisons un don à une association caritative pour aider par exemple les plus démunis ou la recherche médicale, nous bénéficions d’une réduction d’impôt sur le revenu de 66% ou 75%. Exemple : si nous donnons 100 euros aux Restos du cœur, l’État nous rendra 75 sous forme de crédit d’impôt.

Mais les dons aux associations permettaient aussi, jusqu’à l’an dernier, de réduire l’impôt sur la grande fortune, avec là aussi une défiscalisation de l’ordre de 75% dans une limite de 50 000 euros. Sauf qu’avec la réforme d’Emmanuel Macron, l’ISF est devenu l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Résultat : deux fois moins de ménages sont assujettis à l’IFI, ce qui réduit aussi de moitié le nombre de généreux donateurs… Moins incités à défiscaliser leur philanthropie, les plus fortunés donnent moins (puisque seule l’optimisation fiscale est un moteur déterminant pour apporter de l’aide à son prochain !), au grand dam de la Fédération des acteurs de la solidarité qui regroupe quelque 800 associations et fondations comme la Croix rouge, le Secours catholique ou encore ATD Quart Monde. Sa présidente, Claide Hedon, constate ainsi une baisse des dons de l’ordre de 12% par rapport à l’année dernière. Une baisse selon elle « certainement due à (la réforme de) l’ISF ».

 Qu’ils le veuillent ou non, cela dit quelque chose de la générosité des plus riches

Un jeune et dynamique marcheur qui accélère le pas. Les mouchetures d’hermine bretonnes sur le sac à dos se passeront de son aumône… 

Après un montant record en 2017 versé aux associations au titre de l’ISF (270 millions d’euros au total), le retour de bâton va être rude. C’est pourquoi le directeur général de la FNARS demande aujourd’hui à l’État de compenser le manque à gagner de sa réforme. « Si le gouvernement ne revient pas sur la réforme de l’ISF, il y a des mesures fiscales à revoir pour que la fiscalité ne pèse pas de manière exagérée sur les classes moyennes et les plus pauvres, estime pour sa part la présidente d’ATD Quart Monde. Parce que les plus pauvres ne payent peut-être pas l’impôt sur le revenu, mais ils payent comme tout le monde les taxes sur l’ensemble des biens de consommation, et donc participent aussi très largement à l’impôt. »  

En ce temps de Noël, on peut toujours rêver.

Le 26 décembre 2018.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

5 Réponses to “La théorie du « ruissellement » est bien une arnaque.”

  1. Hervé J. VOLTO décembre 26, 2018 à 2:00 #

    Un jeune et dynamique marcheur qui accélère le pas devant la vue d’un sans abrit : le premier représente l’Etayt ripoux-blicain. Le second le Français de base. Les mouchetures d’hermine bretonnes sur le sac à dos se passeront de son aumône…

    Macron a beau dire, il ignore la France ; malgré ses dernières protestations, il n’aime pas la France historique et souveraine. Il l’a dit et cent fois répété : il ne croit que dans l’Europe, celle de ses plans et de ses rêves, et dans la solution globale d’un monde unifié et multilatéral. Alors, ce qu’il raconte aux Français n’est que pour les jouer. À force, lesdits Français s’en rendent compte.

    Cependant le procès ainsi intenté est sans issue, chacun ayant son point de vue, et l’État étant lui-même la principale partie en cause, sans qu’aucun acte de justice supérieure n’en émane expressément : il est l’accusé ; comment pourrait-il être juge dans cette affaire ? C’est une très grave question où se sont engloutis bien des régimes. C’est le problème de Macron aujourd’hui. Ce fut jadis celui d’un Louis XVI ou d’un Nicolas II. Le mécanisme est infernal. La nécessité vitale de l’ordre public, rappelée par lui, risque d’en perdre son caractère obligatoire ; son injonction, jusqu’ici impérative, ne pourra se contenter d’un rappel péremptoire : préfets, maires, responsables publics en savent déjà quelque chose. Comme en 1789 la Grande Peur ! Entretenue, d’ailleurs. Peut-être de même aujourd’hui ? Que faire ? La question peut devenir de plus en plus dramatique.

    Le désarroi est tel que le principe d’obéissance civique n’est plus ressenti comme tel. Au mieux, il est admis comme une résignation impuissante devant la brutalité de la vie ; au pire, il est subi comme l’injuste tribut dû à un contrat social dénaturé. Les professions, du camionneur à l’agriculteur, les familles, tous les pauvres gens, les retraités se sentent trahis et délaissés.

    La situation est telle qu’il n’est plus loisible à la puissance publique d’exercer ses prérogatives, sans être aussitôt taxée d’un vouloir pervers d’appropriation et de récupération du pouvoir. Entraîné dans un tel processus d’autodestruction, il n’est plus possible à l’État ni aux dépositaires des plus hautes fonctions publiques d’élaborer et d’assumer une bonne décision.

    Comment restaurer la paix civile, comment calmer les esprits ? N’y suffiront pas les mots de démagogie facile, les homélies sur le retour au bon sens, les apparences de fermeté mais toujours à sens unique où une ultra-droite, plus ou moins fantasmée, est censée équivaloir une ultra-gauche et des bandes de voyous organisées et fort bien repérées.

    À défaut d’avoir un vrai Roi, il faudrait à la France une autorité nationale forte qui saurait écouter le besoin d’ordre et de justice qui soulève la nation. C’est le fond de la question qu’on essaye de cacher. Le problème de Macron n’est pas qu’il joue au roi, c’est qu’il est un faux roi. Et qui se prive lui-même par idéologie de sa souveraineté ; il n’est plus qu’un autocrate dont la légitimité s’effondre…

  2. Hervé J. VOLTO décembre 26, 2018 à 2:29 #

    Les Français n’en peuvent plus ! On l’a dit – en reprenant la vieille dialectique maurrassienne : les événements que nous venons de vivre et sans-doute encore ceux qui vont suivre, peuvent s’analyser comme une résurgence du Pays Réel que l’on croyait anéanti à tort, et, sous ses coups de boutoirs, comme un effondrement parallèle du Pays Légal, élargi à toutes les composantes du Système, aujourd’hui décréditées dans leur globalité à un point, semble-il, irréversible.

  3. Hervé J. VOLTO décembre 26, 2018 à 2:34 #

    Un dernier pour la route !

    la cible principale de la révolte c’est Emmanuel Macron et, bizarrement, comme si nous étions encore en monarchie, c’est aussi sa pauvre épouse Brigitte, objet de railleries et d’insultes de tous types. Il faut, pour s’en rendre compte, avoir entendu sur le vif les cris de la rue.

    Mais les sondages montrent aussi la déconfiture généralisée des partis – hormis, il est vrai, celui de Marine Le Pen. Les grands partis traditionnels sont tous autour de 10%, voire très au-dessous. Et les syndicats, donc ! Chaque fois qu’ils ont voulu entrer dans le jeu, ils ont été récusés, toute représentativité leur étant à juste titre déniée. Ils ne font plus illusion. Il n’y a plus vraiment d’organisations ouvrières. Il en est de même des parlementaires. Les journalistes, universellement décriés, n’ont pas meilleure presse… Méfiance générale à leur endroit. Finalement, ce n’est qu’avec les forces de l’ordre que, paradoxalement, les manifestants de ces derniers samedis ont eu des moments de fraternisation …

    Que peut donner une révolte populaire de type spontanéiste, sans commune substance, sauf ce qu’il lui reste d’enracinement, sans organisation, sans hiérarchie, sans conscience claire des conditions et des limites du raisonnable et du possible ? C’est une autre question. Elle est principale.

    Qu’il existe toujours un peuple Français enraciné, capable de « faire société », au moins sous forme embryonnaire, et doué d’une faculté de réaction non-négligeable, au point de faire reculer, tanguer, capituler un État puissant mais sans légitimité vraie, est une bonne nouvelle.

    C’est pour ce peuple de Français de souche, Catholiques de tradition, que le Roi reviendra. Et le sauvera. Pas de France sans ordre politique et social, sans autorité reconnue, sans un État rétabli, sans une action politique volontariste et nationale, en bref, sans une incarnation agissante du Bien Commun.

    Sans-doute, dans cet esprit, comme de nombreux Français le pensent, une période « autoritaire » transitoire de reconstruction du pays serait-elle nécessaire pour affronter la situation présente. A terme, le recours au Prince, le retour au principe dynastique, demeure la solution optimale. EN ATTEDANT LE RPINCE, nous, Royalistes, devons continuer à SERVIR LE PRINCIPE…

  4. Hervé J. VOLTO décembre 26, 2018 à 9:34 #

    PS :

    Comment vont-ils enc… ouillonner les Gilets Jaunes. Ils diront :

    -Plus la violence est là, plus la légitimité du mouvement recule. Aux quelques centaines de jusqu’au-boutistes occupants des ronds-points, leurs camarades devraient faire entendre raison : leur obstination se retourne déjà contre la cause même qu’ils défendaient. Les dégâts infligés à l’économie par ces nombreux week-ends à l’arrêt sont immenses, le chômage partiel est devenu une réalité et, déjà fragilisée, la croissance peut lourdement trébucher. Il n’y aura rien de plus à distribuer…

    Accuser pour culpabiliser.

    Ils diront encore :

    -Il reste à tous les sympathisants des Gilets jaunes quelques jours pour prendre conscience des risques que les plus durs font courir à l’ensemble du pays. Quelques jours seulement pour espérer démarrer 2019 sur une note différente de ce qu’aura été l’année finissante. 2018, année gâchée, année du retournement du cycle de croissance, du tête-à-queue réformateur entre la SNCF au printemps et la fiscalité à l’automne, année de l’inversion de la confiance envers le chef de l’Etat. Une année où, plus grave encore, les périls extérieurs ont monté. Ca suffit.

    Selon le ministère de l’Economie, les conséquences de la crise sur l’activité du pays ne cesseront de s’aggraver.

    -Ces dernières semaines, les commerçants n’ont cessé de déplorer les conséquences du mouvement des Gilets jaunes sur leur activité. Les plus touchés – souvent des petits commerçants qui ont dû tirer le rideau les samedis de décembre suite aux manifestations et violences – enregistrent des baisses de 60 à 70 % des ventes. Le week-end avant Noël, à Paris, l’acte VI des Gilets jaunes a contraint, encore une fois, plusieurs grands magasins parisiens et boutiques de luxe à fermer. Du côté des supers et hypermarchés, avant le week-end dernier, la Fédération du commerce et de la distribution, la FCD, estimait que Le mouvement des Gilets jaunes provoquera la mise au chômage partiel de près de 50.000 personnes.

    Ils tenteront enfin de monter les commerçants contre le Gilets Jaunes.

    -Manque à gagner, repli de l’emploi, mouvement de grèves, image dégradée à l’étranger, la facture de la crise des Gilets jaunes est importante.

    Attention, les Gilets Jaunes, çà va faire mal…

  5. Hervé J. VOLTO décembre 26, 2018 à 9:39 #

    PS II:

    Le mouvement des Gilets Jaunes va se faire prendre en tenaille : d’une part un Etat accusateur, qui défend, on en attandrait pas moins de lui, ses intérets; et d’autre une extrême-gauche manipulatrice qui tentera d’infiltrer afin de conroller le mouvement. Nous risquons un affrontement Etat/contestaires qui risque de porter la France à une guerre civile qui ajoutera le cahos à la misère…

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