Pandémie au Covid-19 : la rechute est bien là.

22 Juil

Après une courte accalmie, les voyants sont de nouveau au rouge. « Nous sommes entrés dans une quatrième vague du virus« , a d’ailleurs confirmé l’arrogant Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, lundi 19 juillet, à l’issue du Conseil des ministres réuni afin d’adopter le projet de loi sur l’extension du pass sanitaire. Dans un contexte de rebond épidémique au niveau de tous les pays européens depuis le début du mois de juin avec le très contagieux variant indien (dit Delta – https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/07/19/quand-le-politiquement-correct-simmisce-dans-la-crise-sanitaire/ -), la France n’échappe pas au phénomène. Voici quatre graphiques pour mieux comprendre l’ampleur de la situation. 

En chute constante depuis la mi-avril, le nombre de nouvelles contaminations est reparti à la hausse fin juin, avec la « libération » des rencontres. Désormais, la France enregistre plus de 8 000 par jour en moyenne, avec un pic à 12 532 nouvelles contaminations datant du dimanche 18 juillet. Une hausse sensible qui coïncide avec la progression du variant indien en France.

Alors qu’elle ne représentait que 0,2% des nouvelles contaminations début mai en France, cette souche du Sars-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, est devenue largement majoritaire dans le pays. Dans certains départements, comme la Somme ou les Landes, elle représente désormais plus de 80% des cas nouvellement détectés.

43 départements affichent désormais des taux d’incidence qui dépassent largement les 50 cas positifs pour 100 000 habitants. Soit le seuil d’alerte fixé par les autorités. C’est notamment le cas en Charente-Maritime, en Gironde, dans l’Hérault, en Haute-Corse et dans les Pyrénées-Orientales. L’Outre-mer n’est pas épargné, avec un taux d’incidence record de 574 relevé en Martinique la semaine dernière. Par endroit, les taux d’incidence grimpent en un temps record : +200% dans l’Hérault, +314% en Haute-Corse et +763% en Charente-Maritime, sur la seule semaine du 9 au 16 juillet.

Cet indicateur est toutefois à prendre avec précautions, car il n’implique pas forcément une hausse des hospitalisations. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, où ces taux bondissent, « aucune suractivité à l’hôpital » n’a pour l’instant été observée. « Attention, ça ne veut pas dire qu’il faut tout relâcher« , alerte l’épidémiologiste Laurent Filleul, responsable de la cellule régionale de Santé publique France. « Toute notre attention doit aussi se porter sur les personnes qui ont des facteurs de risques et qui ne sont pas encore vaccinées. »

Le virus circule tout particulièrement chez les jeunes et plus particulièrement dans la tranche d’âge des 20-29 ans, qui a le taux d’incidence le plus élevé : 229 cas pour 100 000 habitants au 16 juillet. Ce sont ceux qui sont les plus impliqués dans les manifestations festives les plus débridées et qui sont les moins vaccinés. Comme chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans (119 cas pour 100 000 habitants à la même date).

Le contexte estival explique également cette montée en flèche des cas, à travers la multiplication des soirées festives chez les jeunes, parfois créatrices de clusters, comme le 9 juillet dernier dans une boite de nuit bordelaise  dont au moins 35 participants sont sortis contaminés par le Covid-19. Un scénario qui rappelle finalement celui de l’été 2020, marqué par cette même explosion des cas chez les jeunes. Souvenez-vous de ce que nous disions à l’époque :

 «  Ils se sont bien amusés cet été. Beaucoup vont trinquer cet hiver ! «

En pleine saison estivale, le département touristique des Pyrénées-Orientales se retrouve d’ailleurs au cœur de la flambée épidémique, avec le plus haut taux d’incidence de la France métropolitaine : 345,3 cas pour 100 000 habitants. Un niveau jamais atteint depuis octobre 2020. Les cas se sont envolés en un temps record, en augmentant notamment de près de 375% entre le 6 et le 13 juillet. Les jeunes sont les plus concernés par cette nouvelle vague, avec un taux d’incidence de 1 149 chez les 20-29 ans sur la semaine du 15 juillet. Vous savez pourquoi…

L’arrivée en masse de vacanciers depuis le début de l’été a joué un rôle déterminant dans cette explosion des cas, affirmait le préfet du département, Etienne Stoskopf, sur France info, le 17 juillet dernier. La proximité des Pyrénées-Orientales avec l’Espagne, et notamment la Catalogne, gravement touchée par cette flambée épidémique, explique également cette augmentation. En réaction à cette résurgence record des cas, les autorités ont imposé la fermeture de tous les bars et restaurants de 23 heures à 6 heures, jusqu’au 2 août prochain. Le port du masque est également de nouveau obligatoire, sous peine d’une amende de 135 euros.

En résumé, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Surtout si le festivisme continue de l’emporter et que les vaccinations stagnent.

Le 22 juillet 2021.

Pour le CER, Hippocrate, Conseiller à la santé publique.

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