Le Conseil dans l’Espérance du Roi a pris date
Il y a trois ans déjà…
Dès le 25 juillet 2012, nous avons publié un Consilium Consulte très explicite, relatif à la création monétaire, mettant en place les premières étapes de la sortie de la zone Euro par la France (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2012/07/25/consilium-consulte-n-2012005-du-25-juillet-2012-relatif-a-la-creation-monetaire/) . Il était suivi, le 30 juillet 2012, de la publication de la méthode que nous préconisions alors pour appliquer cette décision (Lire « Quand les Français retrouveront le Franc« : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2012/07/31/quand-les-francs-retrouveront-le-franc/). En voici le détail :
« Pour la France, il n’y a pas d’alternative si l’on veut réduire les risques et leurs conséquences: c’est la surprise. Mais une surprise « organisée« . Voici quelques suggestions, en huit points, que le Conseil dans l’Espérance du Roi peut proposer après réflexion et en tenant compte de l’opinion des récents finalistes du Prix Wolfson d’Economie:
* préparer secrètement la décision de notre pays (en commençant par la mise en route de la fabrication de la nouvelle monnaie, ainsi que le Consilium-Consulte n° 2012/005 du 25 juillet l’instituait) et ne la révéler que du jour au lendemain;
* instaurer immédiatement la monnaie nationale, avec une convertibilité de 1 pour 1 (1 euro = 1 franc) mais en acceptant de descendre au-dessous de cette parité sur les marchés financiers;
* dévaluation rapide et significative (probablement de l’ordre de 10 à 15%) de la monnaie nationale, permettant de stimuler notre production et de faciliter nos exportations mais qui renchérira fatalement nos importations (en particulier énergétiques *). Des mesures protectionnistes sévères devront donc être prises, impliquant le civisme des Français, tandis que la production d’énergie sur le territoire national devra être rapidement développée, sous les formes les plus diverses);
* conservation temporaire (six mois par exemple) de la circulation de l’euro parallèlement au franc, pour les transactions de faible volume;
* limitation sévère mais provisoire des retraits d’espèces aux guichets des banques en même temps que l’instauration d’un contrôle drastique des changes et des mouvements financiers;
* accepter les risques du refus d’honorer une partie significative des dettes souveraines du pays, ce qui mettra forcément en péril certaines de nos banques voire d’autres en faillite, nécessitant la nationalisation et/ou la recapitalisation des plus méritantes qui accepteront de séparer leurs activités financières (privatisation des risques) et strictement bancaires (mutualisation des risques);
* définition d’un objectif acceptable d’inflation;
* et, pourquoi pas, l’instauration d’une collaboration négociée avec d’autres pays européens, dans le cadre d’une nouvelle union monétaire, plus ouverte et plus souple, qui serait de l’intérêt bien compris de chacun ? «
* notion à réviser aujourd’hui en période de baisse importante des prix du pétrole et du gaz
Nous savons aujourd’hui que Yanis Varoufakis avait lu notre blogue avant de prendre en charge le ministère grec des Finances en janvier dernier !
C’est en tout cas ce que laisse à penser la révélation, dimanche dernier, du projet pour son pays de l’ex-ministre grec de quitter la zone euro et de retourner par surprise à sa monnaie historique, la drachme.
Face aux exigences de l’Union Européenne et du Fonds monétaire international pour gérer la crise qui frappe son pays, l’ancien ministre grec des Finances avait tout prévu. Y compris de créer un système bancaire parallèle qui aurait permis à Athènes de continuer à fonctionner si la BCE mettait un terme à son aide d’urgence.
Cet incroyable plan B a été dévoilé dimanche 26 juillet dans la matinée par le quotidien grec I Kathimerini qui rapporte des propos attribués à Yanis Varoufakis lors d’une conférence téléphonique organisée à Londres par des fonds souverains et fonds de pensions principalement asiatiques le 16 juillet.
Au menu de ces révélations : groupe de travail secret en comité très restreint, piratage de la plateforme de l’administration fiscale grecque, possibilité de revenir à la drachme d’un instant à l’autre. L’OMFIF, qui organisait la fameuse conférence téléphonique, a d’ailleurs rendu public lundi 27 juillet – avec l’accord de Varoufakis – cet enregistrement .
Le journal grec assure que Yanis Varoufakis a raconté avoir été chargé par Alexis Tsipras en décembre 2014, avant l’élection de Syriza, de se pencher sur une plan de secours en cas d’échec des négociation avec l’UE.
« Le premier ministre, avant de gagner l’élection en janvier, m’a donné son feu vert pour trouver un plan B. J’ai donc assemblé une petite équipe qui est restée secrète pour des raisons évidentes« .
L’objectif ? Trouver un moyen de transférer des fonds directement des contribuables aux organisations sans avoir à passer par les banques, au cas où ces dernières aient à fermer faute de liquidités fournies par la BCE. « Nous voulions créer, discrètement, des comptes de réserve rattachés à chaque numéro fiscal, et permettre ensuite à chacun d’y accéder facilement avec un code« .
« Imaginons par exemple que l’État doive un million d’euros à un laboratoire pharmaceutique pour l’achat de médicaments pour le compte de la Sécu. Nous aurions pu immédiatement faire un virement vers le compte de ce laboratoire grâce à son numéro fiscal puis lui y donner accès avec un code pour qu’il l’utilise ensuite comme un mécanisme de paiement parallèle pour n’importe quel autre versement vers n’importe quel autre numéro fiscal« , a précisé l’ex-ministre.
Si l’accès aux bâtiments et machines qui auraient permis la manipulation a été possible une fois Yanis Varoufakis devenu ministre des Finances, la mission de ce dernier est devenue plus compliquée quand il s’est aperçu que la direction générale des impôts était en fait sous le contrôle d’un représentant de la troïka. Ce qui donne une idée de la mise sous tutelle de la Grèce par ses créanciers, avec la complicité des gouvernements précédents, et de la justesse de nos propos lorsque nous parlions de « Gauleiters » (Lire « De la reddition à l’humiliation, il n’y a qu’un pas » : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2015/07/14/bulletin-climatique-quotidien-14-juillet-2015de-la-republique-francaise/).
Pour ne pas éveiller les soupçons de la BCE, du FMI et de la Commission européenne, Varoufakis aurait alors recruté un ami d’enfance, expert informatique et devenu professeur d’IT (technologie de l’information) à l’Université Columbia, pour pirater la plateforme fiscale.
« Une semaine plus tard, il m’appelle et me dit: ‘Je contrôle les machines mais pas le logiciel, il appartient à la troïka. Je fais quoi?’ On s’est vus, sans que personne ne le sache, et je lui ai dit que si je demandais une autorisation, la troïka serait immédiatement au courant que nous tentons de créer un système parallèle. Et nous avons décidé de pirater le logiciel de notre propre ministère juste pour copier les numéros fiscaux enregistrés sur la plateforme pour ensuite pouvoir travailler à la mise en place de ce système parallèle« .
I Kathimerini écrit que le projet est même arrivé à un stade très développé et cite Varoufakis assurant que le système aurait pu rapidement être très étendu avec des applications sur smartphones. « Bien évidemment, il aurait été calibré en euros mais aurait pu être changé en drachmes nouvelles en un instant« .
« J’ai toujours dit à Tsipras que ce ne serait pas une partie de plaisir mais que c’était le prix à payer pour la liberté. Mais quand le moment fatidique est arrivé, il a pensé que ce serait trop compliqué à mettre en place. Je ne sais pas exactement quand il est arrivé à cette conclusion mais je l’ai su explicitement le soir du référendum et c’est pourquoi j’ai présenté ma démission. »
Chapeau Varoufakis ! Et merci d’avoir su faire si bon usage de nos recommandations, même si pour la conclusion et son succès ce n’est que partie remise…
Rien ne va plus
Le Conseil constitutionnel a validé le 23 juillet dernier (à l’exception de trois articles mineurs) la loi sur le renseignement, votée par le Parlement le 24 juin.
Nous sommes donc entrés dans une période à très haut risque pour nos libertés et, particulier, celle que nous revendiquons avant toutes les autres : mettre un terme à la République et nous débarrasser définitivement de l’oligarchie qui s’est emparé du pouvoir pour le plus grand malheur de la France *. Sachez par conséquent que le Conseil dans l’Espérance du Roi peut disparaître du jour au lendemain et ses animateurs finir leur vie dans les geôles républicaines. Mais sachez aussi que nous livrerons bataille jusqu’au bout et que nous vendrons très cher notre peau.
Rappelons tout de même que, quelques heures avant la Décision du Conseil constitutionnel, le Comité consultatif du conseil des droits de l’homme, une instance de l’ONU basée à Genève, s’était lui-même déclaré « préoccupé par les pouvoirs conférés aux services de renseignement en matière de surveillance digitale à l’intérieur et à l’extérieur de la France« . Dans son rapport du 23 juillet, il reproche notamment à la future loi sur le renseignement de donner des pouvoirs « excessivement larges de surveillance très intrusive aux services de renseignement sur la base d’objectifs vastes et peu définis, sans autorisation préalable d’un juge et sans mécanisme de contrôle adéquat et indépendant« .
Nous avons, vous avez de très bonnes raisons d’être inquiets quant à l’usage que la République ne manquera pas de faire de cette loi particulièrement liberticide quand on a lu le dernier rapport d’activité (portant sur 2014 et les quatre premiers mois de 2015) de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), rendu public le 22 juillet. Cette Commission étant appelée à disparaître au profit d’une nouvelle Commission davantage « aux ordres » du pouvoir.
Son président, le conseiller d’Etat Jean-Maris Delarue, y exprime en particulier beaucoup de craintes quant au devenir des contrôles des écoutes non judiciaires. Il insiste en particulier sur le fait que dans les quatre premiers mois de 2015, « la part des avis défavorables (de la Commission) qui n’ont pas été suivis par le Premier ministre s’est accrue nettement plus substantiellement« . Ce qui revient à montrer du doigt l’installation d’une forme sournoise de tyrannie.
Sur la période, des 32 avis défavorables formulés par l’autorité qu’il préside, 9 n’ont pas été suivies, soit « plus du quart d’entre eux » et déjà plus, en valeur absolue, que sur toute l’année 2014.
En plus de cette tendance de Matignon à « passer outre » ses avis, la CNCIS s’inquiète d’un « affaiblissement des contrôles » de ces interceptions induit par la fameuse loi sur le renseignement. Elle aborde enfin la légalisation d’instruments permettant la surveillance d’un grand nombre de personnes et s’inquiète d’une extension considérable du périmètre de surveillance à travers l’apparition de « la notion cruciale d’entourage« .
Et tout cela sous couvert de la lutte contre le terrorisme…Mais l’empressement du pouvoir à communiquer après la validation par le Conseil constitutionnel en dit long sur l’enjeu politique que représente pour lui et sa majorité parlementaire, un texte que ses détracteurs persistent à juger attentatoire à la protection des libertés et de la vie privée.
En somme, trop poli pour être honnête !
* En commençant par l’abrogation du dernier alinéa de l’article 89 de la Constitution d’octobre 1958 qui précise que « La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. ».
Et pendant ce temps-là…
Le chômage en France reste à des sommets, sans aucune amélioration, à la différence de plusieurs pays de l’Union européenne (et en particulier l’Espagne : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2015/07/27/bulletin-climatique-quotidien-27-juin-2015de-la-republique-francaise/) : Pôle emploi recensait en juin 3,55 millions de chômeurs en métropole, une statistique sans aucune fiabilité car obtenue à partir de données différentes des mois précédents, rendant toute comparaison impossible. C’est la dernière astuce du gouvernement pour manipuler les chiffres et tenter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
A compter de cette publication, Pôle emploi accède à des données administratives que l’on prétend plus complètes mais qui lui permettent de mieux jongler avec la situation des demandeurs d’emploi et qui conduit à faire changer de catégorie certains d’entre eux.
Avec cette nouvelle donne, l’opérateur a comptabilisé 3,82 millions de demandeurs en incluant l’outre-mer, 5,70 millions en y ajoutant ceux ayant exercé une activité réduite au cours du mois, a annoncé lundi le ministère du travail.
Ce qui n’a pas empêché le ministre du travail de se risquer au jeu des comparaisons. Il a noté une « stabilisation » en juin par rapport à mai (3,55 millions) et s’est réjoui d’un « ralentissement » de la hausse du chômage sur l’ensemble du premier semestre 2015 (+ 8 800 par mois en moyenne, soit deux fois moins qu’au second semestre 2014), y voyant un « signe encourageant« .
François Hollande s’est dit déterminé lundi soir à « agir jusqu’au bout » de son quinquennat, faisant fi de son impopularité, mais conditionnant de nouveau sa candidature en 2017 à ses résultats contre le chômage. « J’avais pris un engagement, cet engagement devra être tenu« , a insisté le chef de l’Etat. « S’il n’y a pas de résultat, il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature. » Vu les résultats de ses autres engagements, nous sommes tranquilles !
Comme chacun devrait le savoir, les promesses n’engagent que ceux qui les entendent.
Mais « La France ne peut pas mourir, car le Christ aime encore les Francs » (Henri, comte de Chambord)
Vous ne le visiterez pas mais admirez-le
Le Cabinet de Garde-robe de Louis XVI à Versailles
Réalisé à la demande du roi en 1788, dans le prolongement de la chambre du roi, il est situé derrière une petite porte à peine visible qui se confond avec la tenture et les moulures. La pièce qu’elle cache n’est absolument pas accessible au public. Elle est bien trop petite et bien trop fragile pour accueillir des millions de visiteurs. D’autant qu’elle vient d’être merveilleusement restaurée grâce au mécénat de Lady Michelham of Hellingly.
Il s’agit du cabinet de garde-robe de Louis XVI, qu’il utilisait comme bureau privé. Le malheureux souverain n’a pas pu en profiter bien longtemps puisqu’il lui fut livré au début de l’été 1789, quelques mois avant son expulsion du palais par la foule révolutionnaire. C’est en juin 1788 qu’il ordonne à ses architectes de transformer la garde-robe jouxtant sa chambre en cabinet de travail. La surface est doublée pour passer à 13 mètres carrés et la hauteur dédoublée pour créer un entresol. Deux fenêtres donnant sur un balcon ouvrent sur la cour des Cerfs. Les deux frères sculpteurs Jean-Siméon et Jean-Hugues Rousseau créent un sublime décor de boiseries blanches et or, réalisant là leur plus beau chef-d’œuvre dans le style néo-classique.
Le très sérieux souverain, épris de sciences, de commerce, d’agriculture et de marine, a voulu un décor illustrant ces thèmes. Aussi peut-on, aujourd’hui, découvrir avec ravissement les plus belles réalisations technologiques de cette fin du XVIIIe siècle : une machine électrique constituée d’un disque en verre dont la rotation produisait de l’électricité statique. Plus loin, c’est un graphomètre à pinnules utilisé par les arpenteurs pour mesurer des angles, une pompe à vide, une grue. La marine est représentée par un cadran solaire et une boussole, l’agriculture par une charrue, une herse et une brouette. Le commerce est illustré par différents accessoires, dont un livre de comptes montrant des additions.
On imagine Louis XVI assis à son bureau, au milieu de la pièce. Le souverain a tenu que soient installés des lieux d’aisance à l’anglaise, constitués de toilettes avec évacuation et chasse d’eau. Elles sont dissimulées derrière une porte taillée dans la boiserie. Aucun espace pour mettre les pieds, aussi le roi ne pouvait-il s’asseoir sur le trône que la porte ouverte. Un espace certes moins grandiose que la galerie de Glaces, mais bien plus émouvant.
Le 29 juillet 2015.
Jean-Yves Pons, CJA.
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