6 février 1934 : les Croix de Feu.

6 Fév

Le 6 février 1934, de nombreuses organisations appellent à une grande manifestation de colère qui manque de submerger le Palais-Bourbon. La IIIème République entre dans la zone des tempêtes.

Dans ce tourbillon de droite, le colonel de La Rocque dirige l’organisation la mieux structurée, les Croix de Feu. Le 6 février, il a empêché la prise d’assaut de la Chambre des députés. Il vise à plus long terme une régénération du pays.

Un an  après le 6 février, ses Croix de Feu sont 300 000. 1937, changement de pied : au discours mystique il ajoute la politique électorale. Le parti qu’il crée, le Parti social français (PSF) atteint en deux ans le million d’adhérents. S’il y avait eu des élections à ce moment, il en serait devenu l’acteur déterminant.

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Mais en 1940, il n’y aura pas d’élections. La « révolution nationale » et l’apparition de « nouvelles têtes » seront d’actualité mais dans des conditions que ne souhaitait pas le colonel et dans une orchestration signée par un maréchal.

Une occasion lourdement manquée car le colonel de La Rocque avait un vrai projet pour la France. Un projet chrétien , largement inspiré de la doctrine sociale de l’Eglise. Un vraie révolution manquée. Comme la révolution royale de Louis XVI.

Alors, faisons un peu d’uchronie et gageons que si elles avaient eu lieu notre pays ne serait pas dans l’état désastreux dans lequel l’ont mis tant d’années de politique du chien crevé au fil de l’eau.

Et si vous voulez en savoir davantage, lisez l’excellent ouvrage qui vient de paraître et qui s’intitule « Pourquoi je suis républicain. Carnets de captivité » (il faut savoir pardonner…)

Pourquoi je suis républicain - François (de) La Rocque

Ces carnets inédits du colonel de La Rocque, rédigés entre 1943 et 1944 alors qu’il est prisonnier des nazis, précisent et détaillent les étapes d’une entreprise politique qu’il estime incomprise de ses contemporains et qu’il n’a cessé de vouloir expliquer et justifier, aux yeux des siens et de la postérité. Acceptant le fait républicain et attaché à agir dans la légalité, La Rocque se défend clairement d’avoir jamais été séduit par le fascisme et témoigne qu’il a jalousement veillé à l’indépendance de son mouvement vis-à-vis des ultras de l’extrême droite. Il apparaît au fond comme un royaliste qui s’ignore !

On découvrira notamment à la lecture de ces carnets les coulisses du 6 février 1934, les tentatives d’approche de ceux qu’on a appelés les « synarques », de vivants portraits de Tardieu, de Pétain et de Weygand occupés à comploter contre la IIIe République et les grandes manœuvres de juin-juillet 1940. L’ensemble dessine un extraordinaire tableau des dessous de la vie politique des années 1930 et de la vigueur des haines qui la traversent.

Introduction par Serge Berstein

Édition établie et annotée par Hugues de La Rocque et Serge Berstein, avec Cédric Francille

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