Gérard de Villèle, Membre du Conseil dans l’Espérance duRoi, répond à Franck Abed dans « Vu de France »

12 Nov

 

 

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gerardVdF : Pour conclure cet entretien, estimez-vous que la France est morte le 21 janvier 1793 ou au contraire, en se basant sur la formule : « Le roi est mort. Vive le roi » pensez-vous qu’elle vive encore ?

GdV : Le 21 janvier 1793, une certaine idée de la France a évidemment disparue. Et elle ne pourra revivre de la même façon. Il faut, je crois, cesser désormais de penser en termes de Révolution et de Contre-révolution.

De même pour la formule Le Roi est mort… Mieux vaudrait faire en sorte que le Roi soit intronisé par son père, comme ce qui vient de se faire en Belgique, comme les premiers Capétiens le faisaient d’ailleurs en sacrant leur fils de leur vivant ou comme cela se fait déjà depuis la fin de la dernière guerre au Liechtenstein où le fils aîné, à 35 ans, prend les rènes du pouvoir avec son père pour conseiller…

L’avenir sera royaliste si nous avons un roi qui veut bien s’impliquer, paraître dans ces temps où l’on voit bien que la solution n’est pas une alternance entre partis républicains mais une alternative entre la République et la Monarchie. Pour cela il faut que la personne du roi soit perceptible et devienne évidente. Et espérer qu’une forme de régime mixte puisse se mettre en place : le roi et ses Conseils pour gouverner et régner, une aristocratie de compétences (qui ne devra rien au passé) pour concevoir les lois (la démocratie équitablement représentative) et un peuple consulté souvent pour dire ce qu’il pense, aussi bien localement que nationalement, exerçant une démocratie directe tempérée. L’exemple existe en Europe à petite échelle, certes, c’est la Principauté du Liechtenstein. Encore elle.

C’est l’équivalent de la première circonscription de la Lozère : 35 000 électeurs, un député ; la Principauté, c’est aussi 35 000 électeurs, mais 25 députés. On voit qu’il peut y avoir plus de démocratie dans une monarchie absolue. Car le Liechtenstein est une monarchie catholique où le Prince a le pouvoir de nommer personnellement les magistrats, de dissoudre le Parlement, révoquer le gouvernement, arbitrer les conflits entre lui et le peuple, entre le peuple et le Parlement, par voie référendaire ou en opposant son veto ; où le peuple peut en appeler au Prince contre le Parlement.

Cependant, la République tue la France à petit feu : son peuple va finir par être totalement corrompu et aucun avenir n’existe pour une nation dénaturée. Nous en sommes là. Mais l’Espérance est une vertu catholique ; c’est aussi la devise royale.

Propos recueillis par Franck ABED le 30 octobre 2013

http://vudefrance.fr/articles/entretien-gerard-de-villele

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