Vingt ans après : un sondage sur l’euro qui en dit plus long qu’il y paraît.

13 Déc

Le 1er janvier 1999, onze pays de l’Union européenne lançaient officiellement leur nouvelle monnaie, l’euro. Sa circulation sera virtuelle jusqu’à l’introduction, trois ans plus tard, des billets et des pièces. Le taux de conversion retenu est calqué sur la valeur de marché au 31 décembre 1998 de son ancêtre, l’Ecu. Pour la France, ce sera 6,56 francs pour un euro. Bizarre ce taux bancal ? Sans doute mais ce n’est pas sans raison. Car, dans leur volonté de « faire du passé table rase« ,  les eurocrates militants ont osé imaginer que la difficulté du calcul découragerait rapidement les velléités de conversion des consommateurs et faciliterait d’autant son adoption

Mais la mémoire collective peut être longue. Vingt ans après, les Français n’ont pas oublié le franc. Plus de la moitié d’entre eux (54 %) convertissent encore les euros en francs dans leurs dépenses quotidiennes, selon le sondage Ipsos-Sopra Steria effectué pour Lire l’économie et Le Monde à l’occasion de la remise, mercredi 12 décembre, du 20e prix du livre d’économie.

Plus surprenant encore, 45 % des adultes de moins de 35 ans, qui avaient donc moins de 15 ans à l’époque, se livrent à cet exercice. Rappelons néanmoins que trente ans après le passage de l’ancien au nouveau franc, le 1er janvier 1960, nombre de consommateurs, dont certains n’étaient pas nés à cette époque, se référaient toujours à cette monnaie perdue. En quelque sorte, le franc a remplacé l’ancien franc dans l’imaginaire collectif du « temps d’avant ».

Ce passé rend visiblement les Français nostalgiques, voire mélancoliques. Le mouvement des « gilets jaunes » vient nous le rappeler violemment. Le sujet principal reste le même : le pouvoir d’achat. Plus des trois quarts des personnes interrogées jugent que l’euro a eu un impact négatif sur celui-ci. Le mouvement est encore plus massif quand on évoque la hausse des prix (82 %).

Malgré ce que leur racontent les économistes eurolâtres, le ressenti des Français se porte sur les hausses qu’ils observent tous les jours (alimentation) ou les très grosses dépenses (logement, voiture). Et ils constatent qu’ils ont moins de moyens qu’auparavant.

Dès lors, on comprend mieux la popularité, dans l’opinion publique, des revendications des « gilets jaunes ». A noter tout de même la sensibilité particulière de ce thème en fonction des appartenances politiques. La quasi-totalité (98 %) des sympathisants du Rassemblement national (RN, ex-Front national) trouvent que leur propre pouvoir d’achat s’est dégradé depuis la mise en place de l’euro. C’est plus que les sympathisants de La France insoumise (LFI, 76 %) ou des Républicains (LR, 71 %), alors que seuls 45 % des proches de La République en Marche (LRM) sont de cet avis. Il est donc peu surprenant que seule une minorité de Français (37 %) estime que l’euro a joué un rôle protecteur dans la crise financière de 2008.

Pièce grecque de deux euros. Tout un symbole 

Compte tenu d’un tel jugement négatif, on pourrait s’imaginer qu’une majorité de nos compatriotes basculerait dans l’euroscepticisme, voire militerait pour un retour au franc. Ce n’est pourtant pas le cas : ils ne sont que 33 % à se déclarer favorables à la sortie de la France de la zone euro. Un pourcentage néanmoins en croissance, puisqu’ils étaient 28 % à le souhaiter en 2014. Serait-ce une autre forme du syndrome de Stockholm ?…


Comprenne qui pourra !

Là encore, les clivages sont très nets et recoupent aussi les opinions sur le pouvoir d’achat. Près de 75 % des sympathisants RN sont pour une sortie, contre seulement 40 % de ceux qui soutiennent LFI. En revanche, le soutien à l’euro est massif du côté des retraités (75 %), des diplômés (78 %) et des sympathisants PS, LR ou LRM, tous au-delà de 80 %.

Les Français jugent donc sévèrement le bilan de l’euro, mais ne veulent pas en sortir. Pour eux, un retour en arrière serait encore plus complexe à gérer et probablement néfaste. Moins d’un quart (23 %) jugent possible une sortie de l’euro. Même les sympathisants RN ne sont que 37 % à juger qu’un retour au franc est probable, voir certain, au cours des dix prochaines années.

Mais l’explication de ce paradoxe est très simple : depuis vingt ans, pas un responsable politique, pas une autorité prétendument économique (les fameux experts dont les prévisions sont aussi fiables que celles de madame Irma…et encore), pas un seul média qui ne martèle chaque jour que

l’euro, c’est pour toujours

en sortir…c’est faire un four

Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer la campagne aussi folle que calomnieuse contre le « Brexit » (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne).

En revanche, plus de trois quarts des Français, pour beaucoup enfants adultérins d’Homo festivus,reconnaissent l’impact très positif de l’euro sur les possibilités de se déplacer en Europe et donc sur le tourisme ! Car, grâce à l’euro, fini les formalités de change monétaire que ces hédonistes, nonchalants pour ne pas dire tires-au-flanc, détestaient. En voici la preuve :

Son premier succès, placé très loin devant tous les autres, est d’avoir facilité les possibilités de déplacement et de tourisme sur le Vieux Continent…Viennent ensuite les normes alimentaires et industrielles visant à protéger les consommateurs (dont on sait pourtant qu’elles font l’objet d’ignobles trafics avec les lobbys industriels), la lutte contre le terrorisme et l’environnement (alors que chaque jour prouve l’incapacité de l’Union à régler ces problèmes). En revanche, des sujets majeurs, au cœur des politiques communes depuis des décennies, comme la politique agricole, l’éducation ou la recherche arrivent en queue de peloton. Tout cela prouve que les Français n’ont pas encore tout compris aux réalités et au fonctionnement de l’Union européenne comme de sa monnaie !

Hélas, les Français ont élu un proeuropéen convaincu à la présidence de la République, et commencent seulement à prendre la mesure de leur erreur. Ainsi, il n’y a pas d’Europe fédérale dans leur esprit, mais une Europe des Etats et seulement 25 % des personnes interrogées souhaitent donner plus de pouvoir aux institutions de l’UE. Mais, « en même temps », elles sont 59 % à s’inquiéter de la montée des europhobes sur le continent.

Non, décidément, nos compatriotes n’ont pas encore tout compris aux maléfices d’Europe.

Le 13 décembre 2018.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

7 Réponses to “Vingt ans après : un sondage sur l’euro qui en dit plus long qu’il y paraît.”

  1. Hervé J. VOLTO décembre 13, 2018 à 10:43 #

    Eurocratie et terrorisme, LA FRANCE EST A BOUT, MAIS ELLE EST ENCORE DEBOUT : Il ne faudrait pas faire l’erreur de mettre les Français dos au mur…

    Un mot d’ordre en trois paroles : Ordre, Avenir, Sécurité.

  2. Hervé J. VOLTO décembre 13, 2018 à 10:50 #

    On en revient au Plan d’Actions Royales Mutuelles Immédiates (PARMI) :

    1) mener un combat contre le mondialisme ;
    2) afficher notre vocation Chrétienne ;
    3) participer aux luttes que mène le peuple avec les organisations qu’il se donne : promotion d’un union des patritotes ;
    4) considérer que le changement de pouvoir ne pourra se faire QUE par les élections : êtres présent dans la rue quand et s’il le faut.

    Le tout en consacrant notre Croisade au COEUR DE L’AMOUR surmonté de la CROIX DU SACIFICE, espoir et salut de la France.

  3. Hervé J. VOLTO décembre 13, 2018 à 11:55 #

    Gilets Jaunes : Macron pourrait-il instrumentaliser le terrorisme pour faire taire le peuple et lui faire accepter la liquidation de la France, Fille Aînée de l’Eglise, en un simple LAND d’une Europe pas très Catholique, avec une monnaie unique qui paupérise les travailleurs, ouverte à toute vague migratoire venant alimenter la stratégie de remplacement des peuples ?

  4. Hervé J. VOLTO décembre 13, 2018 à 12:01 #

    UN DERNIER POUR LA ROUTE !

    Macron et l’instrumentalisation du terrorisme pour faire taire le peuple …
    https://profidecatholica.com/2018/12/12/macron-et-linstrumenta

  5. Hervé J. VOLTO décembre 14, 2018 à 12:41 #

    PS :

    Tuerie de Strasbourg : ils l’ont eu, justice est faite. Un des derniers méfait de l’Union Européenne en moins. Bravo aux limiers de Nunez. Beau travail…

    • conseilesperanceduroi décembre 14, 2018 à 10:33 #

      Les limiers de Nunez n’y sont pour rien puisqu’il ne s’agissait que d’un banal contrôle de police…

  6. Hervé J. VOLTO décembre 30, 2018 à 2:32 #

    Ils l’ont eu : c’est l’essentiel. Justice est faite…

Laisser un commentaire