« Liberté, Egalité, Fraternité » ki disent…

14 Juin

Le 14 juin 2022.

Covid-19 : au train où la situation se dégrade il va bien falloir faire des choix…

22 Déc

Les faits sont maintenant bien connus : 80 % environ des patients hospitalisés en réanimation pour une forme sévère du Covid-19 NE SONT PAS VACCINÉS (les 20 % restant étant représentés essentiellement par des malades immunodéficiants). La particularité de cette épidémie, contrairement à d’autres infections plus graves, est qu’elle a des répercussions sur nos vies personnelles et noie sous ses vagues successives nos hôpitauxs depuis bientôt deux ans, notamment les services spécialisés dans les soins critiques. Nos ressources sont désormais dangereusement mises en défaut. Dès lors, il faut opérer des choix : affaiblir l’économie au profit de la santé ? Confiner, isoler, fragiliser les citoyens pour éviter de transformer la médecine hospitalière en médecine de catastrophe alors qu’elle est déjà une médecine de pénurie ? Prioriser l’admission en soins intensifs de patients ayant le plus de chances de survie ?

Est-il juste de laisser une patiente atteinte d’une infection digestive aux urgences sur un brancard pendant dix heures, car le service des maladies infectieuses est rempli par des patients non vaccinés atteints du Covid-19 ? Est-il juste de refuser un patient en décompensation cardiaque, stagnant à domicile, pris en charge tant bien que mal par les médecins en dehors de l’hôpital, en attendant de trouver enfin un service avec un lit disponible pour l’accueillir alors qu’ils sont occupés par des gens qui refusent de se faire vacciner ? Est-il juste de ne pas réaliser une transplantation hépatique, car la réanimation accueillant habituellement ces patients a été transformée en unité Covid-19 ?

Ces questionnements sont de plus en plus présents dans l’esprit des médecins. La justice est certes complexe, mais elle relève d’une perception quasi instinctive – le sentiment d’injustice ou de justice s’impose à nous. Or, cette période est marquée par un sentiment d’injustice croissant. Avec, hélas, un facteur aggravant : l’apparition de variant viraux pas nécessairement plus agressifs mais terriblement plus contagieux et vis-à-vis desquels LA SEULE PROTECTION, À CE JOUR, RESTE LA VACCINATION (et d’ailleurs aussi ses prochaines évolutions). Alors, sourions un peu puisque le Seigneur ne nous l’a pas interdit :

Car il nous faut rappeler des faits indiscutables qui devraient interpeller les vaccinophobes : ne pas se faire vacciner, c’est risquer sa vie. On peut l’entendre (après tout pourquoi pas ?) à condition de ne pas prendre aussi le risque d’emboliser les services de réanimation… Mais c’est aussi risquer celle des autres, notamment les patients avec des défenses immunitaires faibles chez qui la vaccination est peu efficace, qui ne peuvent compter que sur les autres ou empêcher certaines personnes plus fragiles d’accéder à la réanimation. C’est enfin prendre le risque de retarder la prise en charge d’autres malades atteints de pathologies chroniques :

c’est tout simplement accepter l’idée que notre choix impose aussi de priver les autres de soins et leur donner ainsi la mort.

Ça mérite réflexion…

Le 22 décembre 2021.

Pour le CER, Hippocrate, Conseiller à la santé publique.

Agriculture : où en sommes-nous ?

13 Déc

Le ministère de l’Agriculture a publié, vendredi dernier, les résultats provisoires du recensement agricole. Opération décennale européenne obligatoire, il a pour objectif d’actualiser les données sur l’agriculture des pays de l’UE et de mesurer le poids de la France dans l’agriculture européenne. Voici donc un tour d’horizon en cinq chiffres fous.

* 100.000

C’est le nombre d’exploitations françaises… disparues au cours de ces dix dernières années. Au total, l’Hexagone recense aujourd’hui 389.000 exploitations agricoles, contre 490.000 en 2010. Soit une chute de 21% en dix ans.

Cette baisse est continue depuis les années soixante-dix. Elle est néanmoins un peu moins marquée que lors du précédent recensement. En moyenne, chaque année entre 2010 et 2020, 2,3 % des exploitations françaises ont disparu, contre 3 % entre 2000 et 2010.

* 26.700.000

Paradoxalement, la baisse du nombre d’exploitations ne s’accompagne pas d’une réduction de la surface agricole française. Stable, celle-ci représente 26,7 millions d’hectares, soit une baisse de 1 % par rapport à 2010. Rendant ainsi compte d’une concentration de plus en plus forte dans un nombre de mains moins nombreuses.

Cette surface représente près de 50 % du territoire métropolitain. « Nos agriculteurs cultivent, gèrent, protègent, aménagent près de la moitié de notre territoire métropolitain », a souligné le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pointant le rôle primordial des agriculteurs dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui place la France en tête des pays européens.

* 69

Mécaniquement, si le nombre d’exploitations diminue mais que la surface agricole reste stable, la taille des exploitations française augmente. En 2020, elles mesurent en moyenne 69 hectares. C’est 14 hectares de plus que qu’en 2010 et 27 de plus qu’en 2000. A titre de comparaison, les exploitations américaines s’étendent en moyenne sur 178 hectares, tandis que les exploitations britanniques occupent 81 hectares (https://flo.uri.sh/visualisation/8090462/embed)

« L’extension des surfaces est plus marquée pour les éleveurs que pour les exploitations spécialisées en production végétale », note le ministère de l’Agriculture. En moyenne, en 2010, les élevages bovins mixtes (lait et viande) occupaient une surface de 102 hectares. En 2020, leur taille moyenne est de 123 hectares. Ces exploitations sont aussi celles dont les effectifs se réduisent le plus. Entre 2010 et 2020, leur nombre a diminué de 41 %.

De leur côté, les surfaces moyennes des producteurs de céréales et oléoprotéagineux sont passées de 80 à 96 hectares entre 2010 et 2020. « Le nombre d’exploitations spécialisées en production végétale diminue moins fortement que le nombre total d’exploitations », explique le ministère de l’Agriculture. Actuellement, 52 % des exploitations sont spécialisées en production végétale, contre 45 % dix ans plus tôt.

* 162

Entre 2010 et 2020 la part des exploitations en agriculture biologique a triplé, passant de 4 % à 12 %. « Avec désormais plus de 47.000 exploitants, la hausse du nombre d’exploitation bio est de 162 % », détaille le ministère. Ces exploitants sont en moyenne plus jeunes et plus diplômés que les autres.

Depuis 2017, la surface en agriculture biologique en France a doublé en cinq ans, se hissant à 2,5 millions d’hectares. La taille moyenne de ces exploitations est de 61 hectares.

La part des exploitations engagées dans un circuit court est, elle aussi, en augmentation (+6 points par rapport à 2010). La tendance est aussi à la hausse (+3 points) pour les exploitations ayant au moins une production sous signe de qualité ou d’origine (Label rouge, IGP, AOC-AOP…).

* 759.000

En 2020, 759.000 personnes occupent un emploi permanent dans les exploitations agricoles, soit l’équivalent de 583.000 emplois permanents à temps plein. Mais ce chiffre est en baisse de 12 % sur dix ans. Dans le détail, la part des aidants familiaux diminue (-3 points entre 2010 et 2020), tandis que celle des salariés permanents non familiaux augmente (+4 points entre 2010 et 2020).

Quelque 58 % des chefs d’exploitations et co-exploitants ont 50 ans ou plus, un chiffre en augmentation de 6 points depuis 2010. « Cela montre un vieillissement certain de la population agricole », reconnaît le ministère. La proportion de jeunes exploitants de moins de 40 ans reste, quant à elle, stable (20 %) en 2020. Dans le même temps, la part des femmes à la tête des exploitations agricoles se stabilise à 27 % en 2020 (soit un 1 point de moins en comparaison à 2010) en France métropolitaine. Le ministère identifie deux enjeux : « le besoin d’engager une politique volontariste encourageant le renouvellement des générations » et la nécessité de rendre le secteur plus attractif pour les femmes.

Et c’est là que se pose la question vitale de la place, de l’ampleur et de l’efficacité réelle de la Politique agricole européenne commune. Il nous faudra nécessairement revenir sur ce point dont les résultats ne sont peut-être pas ceux que l’on nous dit…*

Le 13 décembre 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

(*) La France, principale bénéficiaire de la nouvelle PAC ?

La reprise économique mondiale n’est plus au beau fixe.

2 Déc

Tous s’étaient réjouis, après la phase aiguë de la pandémie, que la plupart des pays retrouvent plus rapidement que prévu une croissance nette de leur produit intérieur brut (PIB). Hélas, après l’euphorie du début de cette année, la plupart des économistes… en rabattent. C’est ce qu’il ressort de la dernière publication de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées mercredi 1er décembre.

Après un pic attendu au dernier trimestre 2021, la reprise économique mondiale va en effet ralentir nettement : la croissance du PIB mondial devrait passer de 5,6 % en 2021 à 4,5 % en 2022, puis à 3,25 % en 2023. L’économie mondiale ne devrait pas rattraper avant 2023 son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec un redressement beaucoup plus rapide dans les économies avancées que chez les émergents et les pays pauvres.

Surtout, cette reprise est plus incertaine que jamais car menacée par de graves déséquilibres sanitaires et économiques mondiaux, prévient l’OCDE. D’abord en matière de vaccination : 147 doses ont été administrées en moyenne pour 100 habitants dans les pays riches, contre 8 dans les pays pauvres, ce qui augmente les risques d’apparition de nouvelles souches potentiellement plus contagieuses et résistantes aux vaccins, comme c’est le cas avec le variant Omicron découvert récemment et dont, avec des données incomplètes sur sa létalité et sa contagiosité, il est trop tôt pour mesurer les conséquences.

L’OCDE rappelle que « la première des priorités politiques » est de « veiller à ce que les vaccins soient produits et déployés aussi rapidement que possible dans le monde entier ». Autrement dit, la pandémie ne sera vaincue nulle part si elle ne disparaît pas partout. Un message qui peine à être entendu par les responsables politiques, de l’aveu même de Laurence Boone, économiste en chef de l’organisation : « Les pays du G20 ont dépensé 10 000 milliards de dollars (8 800 milliards d’euros) pour soutenir leur économie pendant la pandémie, et les pays pauvres ont besoin de 50 milliards de dollars pour vacciner leurs populations. Pourquoi ne fait-on pas plus d’efforts pour s’épargner un coût humain et économique si élevé ? » Ce qui n’est pas totalement faux…

Mais les trajectoires économiques des pays divergent aussi. « La perte de croissance a été proportionnellement plus importante pour les économies émergentes (…) et surtout pour les pays en développement à faible revenu », note l’OCDE, qui souligne leur fragilité en raison d’un endettement élevé en devises étrangères, ce qui obère leur marge de manœuvre fiscale et pourrait ralentir leur reprise.

Les déséquilibres se creusent enfin dans chaque économie, avec une consommation qui favorise les produits manufacturés plutôt que les services, tout en se déportant vers le commerce électronique. C’est ce que montre l’écart de croissance entre les commerces de marchandises et de services, publié mardi 30 novembre par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Le premier a bondi de 22 % au troisième trimestre 2021, en rythme annuel, tandis que le second a progressé de 6 %. Les échanges de marchandises, d’une valeur de 5 600 milliards de dollars au troisième trimestre 2021, ont atteint un niveau record. Mais un phénomène qui n’aurait pas pris cette importance si la mondialisation des échanges commerciaux ne favorisait pas le consumérisme de façon démente…

Cette demande concentrée dans quelques secteurs crée des goulets d’étranglement et aggrave les pénuries de certains composants, comme les semi-conducteurs, qui menacent des pans entiers de l’industrie mondiale ! C’est le cas du secteur automobile. L’OCDE a calculé que, au cours des neuf premiers mois de 2021, la production de véhicules, perturbée par les ruptures d’approvisionnement, a chuté de 26 % par rapport à la même période de l’année précédente dans les pays de la zone euro, alors que le secteur contribue à 2 % du PIB de celle-ci.

Ces perturbations bouleversent à leur tour le marché du travail, puisque certains secteurs en surchauffe manquent de main-d’œuvre alors que le nombre d’actifs est inférieur à celui d’avant la pandémie. Ces déséquilibres sont aussi attribués à des changements dans la « localisation des activités » et dans les « compétences requises dans un contexte de pandémie (notamment en raison du changement soudain de la consommation de services vers les biens) ». 

Ces gens sont fous !

Ajoutez à cela les crises migratoires qui bouleversent l’équilibre économique par le biais du marché du travail : les travailleurs nés à l’étranger sont très nombreux dans certains secteurs, comme l’industrie manufacturière, où ils représentant plus de 10 % de la population active, ou dans l’agriculture, qui emploie de nombreux travailleurs saisonniers et engendrent un authentique dumping social que les pouvoirs publics refusent de reconnaître.

Aujourd’hui, le problème n’est plus tant celui du chômage que du pouvoir d’achat qui diminue du fait de ce dumping mais aussi d’une inflation qui frôle les 5 % dans les pays de l’OCDE. « En Europe et en Asie, la baisse de l’inflation relève de la responsabilité des gouvernements plutôt que des banques centrales », explique Mme Boone.

Avec la stabilisation de la demande, la disparition progressive des goulets d’étranglement et un retour à la normale sur le marché du travail, la hausse des prix devrait ralentir à 3 % d’ici à 2023, selon l’OCDE, pour qui « l’impact direct de la hausse des prix du pétrole, du gaz naturel et du charbon sur les budgets des ménages a été jusqu’à présent limité, étant donné que leurs dépenses en électricité et en combustibles sont de l’ordre de 5 % à 10 % » dans la plupart des économies développées.

La réponse à la crise ne doit pas faire oublier les défis de long terme. Dans le rapport publié ce mercredi, Mme Boone se dit « inquiète de l’absence de débat » sur l’orientation des dépenses publiques, qui passe au second plan derrière « le niveau de la dette ». Elle plaide pour que celles-ci soient davantage consacrées aux « investissements productifs qui stimulent la croissance », à l’instar de l’éducation ou des infrastructures. L’OCDE déplore enfin le flou des politiques de réduction des émissions de carbone qui freine les investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures.

En résumé, ne serait-il pas urgent de revenir à davantage de raison dans ce monde devenu fou ? On ne peut tout de même pas compter uniquement sur une nouvelle pandémie virale pour que les dirigeants politiques reprennent leurs esprits !

Le 2 décembre 2021.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

Le nouveau variant du Covid-19 va maintenir la bride sur le cou des compagnies aériennes et freiner leur cupidité.

1 Déc

C’est le coup dur que les compagnies aériennes redoutaient. Déjà ébranlées par la résurgence de l’épidémie de Covid-19 en Europe ces dernières semaines, elles voient l’avenir de leur activité s’assombrir avec l’irruption du variant sud-africain Omicron. Nombre de pays durcissent en effet de nouveau leurs mesures sanitaires. Coup sur coup, le Japon, Israël et le Maroc ont annoncé la fermeture de leurs frontières. Ce ne sont que les premiers d’une liste qui devrait s’allonger au fil des jours.

Surtout, cette flambée épidémique survient alors que les compagnies commençaient à se frotter les mains d’un retour à la normale. « Nous entrons dans une période difficile, avec un regain d’inquiétude en Europe qui survient au plus mauvais moment, alors que les gens sont supposés réserver pour les vacances de Noël », a déclaré, mardi 23 novembre, Michael O’Leary, fondateur et directeur général de la low cost Ryanair, première compagnie européenne et chef de file des acteurs du tourisme de masse à partir de notre continent.

De fait, les réservations pour Noël sont en chute libre. Mais, en partie, pour d’autres raisons : rien que pour les Antilles, en proie à des troubles sociaux, elles accusent un recul de 10 % chez Air France et Air Caraïbes – « surtout sur la Guadeloupe », précise Air France« Depuis septembre-octobre, les indicateurs étaient au vert. L’hiver est la saison des échanges touristiques. Et là arrivent des événements sociaux dans les départements d’outre-mer de la Guadeloupe et de la Martinique. Sur novembre, on a perdu 10 % de nos remplissages », confirme Marc Rochet, directeur général d’Air Caraïbes et président de la filiale à bas coût French Bee, interrogé lundi 29 novembre sur BFM-TV. Allons-nous vraiment nous en plaindre ? Pour le comprendre, lisez ceci : https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/11/18/le-bonheur-que-procure-le-ciel-ne-justifie-pas-un-tel-deferlement/)

En tout cas, le trou d’air rencontré par les compagnies aériennes se répercute déjà sur les chiffres. Selon Eurocontrol, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, le trafic aérien sur le Vieux Continent se replie nettement. Fin novembre, il n’a recensé que 20 000 vols dans le ciel européen contre 25 000 en septembre. La réouverture des frontières américaines au début du mois n’a pas compensé le reflux des passagers sur d’autres destinations.

Cela représente un coup d’arrêt pour les compagnies qui, jusqu’aux congés de la Toussaint, escomptaient un retour à la normale plus rapide que prévu. Las ! Les émeutes aux Antilles ont noirci le tableau… Une mauvaise nouvelle pour Air France, Air Caraïbes et Corsair, qui misaient sur l’envie de soleil des Français lors des fêtes de fin d’année pour faire voler de nouveau leur flotte de long-courriers. Raté !

Après l’optimisme qui prévalait à l’été et au début de l’automne, c’est l’inquiétude qui est de mise. Chez Air France, « l’état d’esprit est au stop-and-go ». « Nous vivons au rythme de la pandémie. ». Pour « rassurer les clients », les compagnies rappellent que les passagers ont toujours la possibilité de se « faire rembourser leur billet ou de reporter leur voyage » en fonction de l’évolution de la crise sanitaire.

Les transporteurs français ne sont pas les seuls à la peine. British Airways a annoncé lundi la suspension temporaire de ses vols vers Hongkong après qu’une quarantaine a été imposée à ses équipages. La compagnie finlandaise Finnair souffre également. Avant la pandémie, elle avait largement axé sa montée en puissance sur le développement de son trafic avec l’Asie, principalement la Chine et le Japon. A cause de cette stratégie, « nous avons été les premiers à être touchés car le Covid a démarré en Chine », rappelle Javier Roig, directeur commercial France et Europe du Sud de Finnair. La compagnie, qui espérait une remontée de son trafic, a revu ses prétentions à la baisse. « Nous pensons que, tout l’hiver, nous allons rester à 40 % de notre niveau de 2019, alors que nous espérions avant Omicron atteindre 50 % début 2022 et 65 % au printemps de l’an prochain », ajoute-t-il.

Si le nouveau variant Omicron se montre aussi virulent que redouté, il faudra que les compagnies fassent preuve « d’agilité » pour affronter ce nouvel épisode de crise, juge Stephan Albernhe, président du cabinet de conseils Archery Strategy Consulting. Cela signifie qu’elles devront « adapter leur réseau, ouvrir certaines lignes qui n’existaient pas et, en revanche, en fermer d’autres, mais aussi revoir leurs fréquences ».

Elles devront aussi saisir toutes les occasions qui se présentent, notamment avec… les rapatriements de passagers ! Comme le Maroc vient de l’imposer. « Qatar Airways a sauvé son année 2020 [de cette manière] », selon M. Albernhe. Air France, de son côté, a maintenu des vols vers trois destinations au Maroc pour permettre le retour des passagers. Air Caraïbes n’est pas en reste, qui a décidé de « remettre de l’activité là où cela marche », souligne Marc Rochet. Elle a ainsi ajouté des vols à destination de la République dominicaine ou vers Cuba et les Etats-Unis.

Outre un impact immédiat sur l’activité des compagnies, la soudaine flambée de la pandémie pourrait avoir des effets à plus long terme sur l’économie du transport aérien. « Cela va accélérer les restructurations dans le secteur, mais aussi couper les investissements futurs, car les circuits financiers et les banques vont se montrer frileux. Les marchés seront réticents à accompagner le développement du secteur », prédit le patron d’Air Caraïbes et de French Bee. Le désamour avec les places financières a déjà commencé. Lundi, les avionneurs Airbus et Boeing perdaient chacun plus de 8 % à la Bourse. Air France s’affichait en recul de plus de 4,8 % tandis que IAG, maison mère de British Airways, cédait plus de 11,3 %.

Pas de bol ! Mais un peu de décroissance ne nuira à personne.

Le 1er décembre 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

Le prince Louis de Bourbon affiche sa fidélité et son courage.

25 Nov

Le 19 novembre, avait lieu le dîner annuel de la Fondation nationale Francisco Franco (FNFF – https://fnff.es -). Il était, cette année, présidé par Monseigneur le prince Louis Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou, président d’honneur de la FNFF et son épouse la princesse Marie Marguerite. Beaucoup de monde et une ambiance très conviviale bien que ce repas commémorait aussi la violation de la sépulture du général Franco par le gouvernement espagnol, le 24 octobre 2019…

Vous en trouverez tous les détails dans l’article suivant du journal La Razón :

https://www.larazon.es/espana/20211122/kego4qnnzzc6row2haag33vs6i.html

Louis Alphonse de Bourbon

Certains, chez nous, feraient bien d’en prendre de la graine au lieu de jouer les vierges effarouchées !

Le 25 novembre 2021.

L’héraldique ecclésiastique ne se porte pas si mal chez nous.

11 Nov

Et, contrairement à ce que le choix de certains de nos Evêques progressistes aurait pu laisser croire, la rencontre entre la tradition chez d’autres et le talent de brillants artistes héraldistes subsistants produit encore des merveilles.

Nous avons déjà signalé ce fait dans les pages de notre blogue à propos des armoiries de Mgr Olivier Certain de Germay de Cirfontaine, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/07/01/nouvelles-armoiries-de-mgr-olivier-certain-de-germay-de-cirfontaine/), créées par notre ami Laurent Granier.

En voici un autre exemple avec celles de Mgr Bruno Valentin, Evêque auxiliaire du diocèse de Versailles, également créées par Laurent Granier. Vous y observerez d’une part la reprise, fréquente parmi le clergé, du chapé ployé à la forte charge symbolique, et d’autre part le choix de la couronne d’épines du Christ, chère à Saint-Louis, comme de la fleur de nard, un meuble rare généralement associé à une dévotion particulière à Saint-Joseph (https://www.vatican.va/content/francesco/fr/elezione/stemma-papa-francesco.html) :

D’azur chargé d’une couronne d’épines d’or, chapé ployé d’argent à deux plantes de nard fleuries et feuillées du premier posées en pal et issant des flancs du chapé.

Ornements extérieurs (chapeau, cordelière, houppes et croix de procession) d’un évêque. Devise : « Il est passé en faisant le bien » (La devise épiscopale est empruntée à la prédication de Saint Pierre, disant à propos du Christ au centurion Corneille : « Il est passé en faisant le bien. » (Ac10,38)

Ces armoiries sont à rapprocher de celles de Mgr Luc Crépy, Evêque titulaire de Versailles (au crédit duquel on doit verser – alors qu’il était Evêque du Puy-en-Velay – la décision d’autoriser, à la demande de la Confrérie royale, le pèlerinage légitimiste du Puy à devenir annuel) * :

Mais voici, de nouveau, des armoiries créées par notre ami Laurent Granier pour Mgr Jean-Paul James, Archevêque de Bordeaux et Primat d’Aquitaine :

Ecartelé en sautoir au 1, de gueules au léopard d’or armé et lampassé d’azur ; au 2 et 3 d’azur à la moucheture d’hermine d’argent ; au 4, d’azur à la coquille d’or ; brochant sur le tout un sautoir d’or.

L’écu comporte une croix de Saint-André – sautoir – (patron principal du diocèse de Bordeaux), une coquille Saint-Jacques (évocation du nom de famille James et du patron secondaire de la cathédrale de Bordeaux), des mouchetures d’hermine (origines bretonnes de Mgr James) et le lion d’Aquitaine – léopard -(Archevêque et Primat). Les ornements extérieurs sont ceux d’un Archevêque Primat (avec les quinze houppes, la croix à double branche et le pallium).

Le 11 novembre 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

(*) Comme vous l’aurez peut-être deviné en les observant avec attention, ces armoiries n’ont pas été réalisées par Laurent Granier.

Editorial de Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou, dans Valeurs Actuelles.

4 Nov

Publié aujourd’hui 4 novembre 2021, à propos du bien commun, sujet d’actualité s’il est est.

Le 4 novembre 2021.

(merci à GJ pour la communication).

DU PAREAGE OU CO-SUZERAINETE D’ANDORRE

3 Nov

Les Co-Princes d’Andorre sont les chefs de l’État indistincts de la Principauté d’Andorre, dont les attributions sont décrites au titre III de la Consitution de 1993.
Mais le saviez vous ? La co-suzeraineté d’Andorre, institution issue des Paréages et de leur évolution historique, sont, à titre personnel et exclusif, l’Evêque d’Urgelle et le chef de l’Etat Françaisà l’heure où j’écris, le Président de la République Française. Leurs pouvoirs sont égaux et procèdent de la présente Constitution de 1993. Chacun d’eux jure ou promet d’exercer ses fonctions conformément à la présente Constitution.
La Principauté d’Andorre (en catalan Principat d’Andorra), est cet État d’Europe du Sud bordé par l’Espagne et la France (donc enclavée dans l’Union Européenne), et située dans le massif des Pyrénées : elle est principalement constituée de montagnes élevées et est connue pour son accueil, ses stations de ski et sa fiscalité avantageuse. 
La Principauté d’Andorre, dont la création remonte à 780 sous le règne de Charlemagne, était donc régie par un système unique, le Paréage de 1278, qui donnait à la petite Principauté son territoire et sa forme politique. Ce contrat de droit féodal concède le Trône andorran à deux Co-Princes, l’Evêque catalan d’Urgell (sous l’autorité du Comte de Barcelone, sous le Roi d’Argon) et le Comte de Foix (sous l’autorité du Roi de France) dont les droits et devoirs sont passés successivement au Roi de Navarre, puis au Roi de France à partir de Henri IV, Roi de France et de Navarre, puis à enfin au Chef de l’Etat Français, qu’il soit Roi, Empereur ou Président de la République. 
Les vallées andorranes, situées dans le Comté d’Urgelle étaient l’objet d’un débat entre les deux principaux vassaux du comte de Foix, l’évêque d’Urgell et le Vicomte de Castelbon. La Vicomté de Castelbon passa au Comte de Foix, qui hérita donc de prétentions à l’Andorre. Le Comté de Foix, avec la Vicomté de Castelbon et la co-seigneurie d’Andorre furent réunis au Royaume de Navarre en 1479, puis au Royaume de France en 1589. C’est le 2 mars 1663 que l’évêque d’Urgell prit le premier le titre Princier (Co-Prince Souverain des vallées d’Andorre avec le Roi de France).
En 1620, le Roi Louis XIII, seigneur souverain d’Andorre, unit la Couronne de Navarre et la part fuxéenne de la Couronne d’Andorre à la Couronne de France.
En France, le 21 septembre 1792, l’abolition de la Royauté est proclamée. Louis XVI, Co-Prince d’Andorre et Roi de France, est détrôné.
En 1793, la République Française refuse d’exercer une souveraineté sur l’Andorre. Les Co-Princes évêques règnent donc désormais seuls, mais le viguier -représentant du Roi de France en Andorre https://fr.wikipedia.org/wiki/Viguier_d%27Andorre – nommé par Louis XVI en 1788, Boniface Gomma-Montou, reste en poste jusqu’en 1806.
En 1806, Napoléon I° rétablit à son profit la souveraineté Française sur l’Andorre, considérant que depuis 1620 la part de souveraineté andorrane est unie à la souveraineté Française, et que le souverain Français, quel qu’il soit, détient la souveraineté andorrane de droit. Il nomme un nouveau viguier, Joseph Pilhes (qui démissionnera en 1820 en raison de son grand âge). Pendant la période 1812-1813, l’Andorre est momentanément annexée de facto — ainsi que les corregimientos espagnols de Catalogne — à l’Empire napoléonien (par des décrets impériaux — des 26 janvier 1812 (art. V) et 7 mars 1813 — et des Sénatus-Consultes jamais publiés) et incorporée dans le département du Sègre, puis en 1813 dans celui de Ter-et-Sègre. Les traités de Valançay (1813) puis de paris (1814), en reconnaissant officiellement la frontière Franco-Espagnole de 1792, rétablissent de ce fait la souveraineté de l’Andorre.
De 1814 à 1830 (sauf pendant les Cent-Jours), le Roi de France exerce de nouveau la Souveraineté comme Co-Prince et seigneur des vallées souveraines d’Andorre. Louis XVIII nomme en 1820 un nouveau viguier, Pierre-Roch Roussillou (1785-1874), qui sera destitué en 1831 en raison de ses opinions Légitimistes, par le gouvernement de Louis-Philippe.
En 1830, le Co-Prince Roi Charles X est détrôné. Les chefs successifs de l’État Français, suivant la logique établie par Napoléon, exercent la souveraineté andorrane, et portent le titre de Co-Prince d’Andorre ex officio.
L’autorité était traditionnellement indivisible des deux Co-Princes : l’Evêque d’Urgell et le Chef de l’Eta Français. Ils déléguaient leurs pouvoirs à deux Viguiers : le Viguier Episcopal et le Viguier Français.
Le 6 juillet 1934, Boris Skossyreff, un aventurier russe, promet au président du Conseil Général, Pere Torres Riba, de l’argent et l’amélioration économique à condition de le proclamer Roi d’Andorre. La chambre est rapidement acquise et lorsque le vote est soumis aux députés, seulement l’un d’entre eux, M. Cinto, vote contre “Boris I°”. Le Royaume d’Andorre est de facto institué, à la grande indifférence du Co-Prince Français : il ne durera qu’une semaine.
Le règne de Boris Ier est écourté par la Guardia Civile espagnole, qui prend le parti du Co-Prince épiscopal contre l’avis du parlement et du peuple. Le 14 juillet 1934, les forces de police entrent en Andorre et arrêtent le Roi, qui est destitué puis envoyé à Barcelone. Il est ensuite envoyé à Madrid, puis exilé au Portugal. Les Viguiers, délégués des coprinces, sont placés sous contrôle espagnol et le président du parlement est déchu.
En 1967, le Général De Gaulle devient le premier Co-Prince Français à se déplacer en Andorre depuis Henri IV.
En 1993, la fonction de viguier disparaît avec l’entrée en vigueur de la Constitution d’Andorre de 1993.
Depuis 1993, date de la première Constitution de la principauté, les Co-Princes deviennent chefs d’État indistincts, ont pour fonction de convoquer les élections générales, d’acréditer les représentants diplomatiques et de sanctionner et promulguer les lois. Le poste de viguier n’existe plus. Le chef du gouvernement est issu du Conseil Général (Parlement), composé de vingt-huit membres élus par les sept paroisses, à raison de quatre conseillers par paroisse.
La langue officielle est le catalan, la monnaie officielle est l’euro. La devise de l’Andorre est « Virtus Unita Fortior », et son drapeau est constitué de trois bandes verticales bleue, jaune et rouge, la bande jaune étant plaquée de l’écusson andorran. L’hymne national est El Gran Carlemany
Jules Six, avocat et docteur en droit, soulignera néanmoins en 1901 que « c’est comme aîné de la famille de Bourbon, et non comme chef d’État, que le Roi de France a exercé des droits souverains sur l’Andorre. Les droits auraient dû — logiquement — rester dans la famille de Bourbon, indépendamment du titre Royal qu’elle a possédé et ensuite perdu ». Il justifie toutefois la logique napoléonienne en ajoutant que « la personne du Roi s’étant confondue avec le Gouvernement, avec la France, le titre de Co-prince d’Andorre est échu ensuite aux chefs des divers Gouvernements — royal, impérial ou républicain — qui se sont succédés (sic – la faute d’orthographe est d’origine) en France — la Révolution exceptée » : Jules Six, Les institutions politiques du Val d’Andorre, p. 30 (notice BnF no FRBNF34099657), lire en ligne [archive]
Selon les règles de la Légitimité, le Roi de France est le seul vrai héritier des Comtes de Foix et de Béarn comme de l’éphémère Boris I°, Princes d’Andorre, et que « les Andorrans se sentent administrés contre leur volonté par le Président de la République Française »
Et comme en Wallonnie, au Québec, il y a à Andorre une volonté de « Rattachisme ». Ceratins Royalistes y attendent même le retour du Roi.
Selon les règles de la Légitimité, seul le Roi Sacré à Reims pourra décider quoi que ce soit au sujet de la récupération de ses droits sur la Couronne d’Andorre.

Le 3 novembre 2021.

Hervé J. VOLTO, CJA

Découverte inattendue d’un plafond à caissons gallo-romain d’exception à Chartres.

14 Oct

La découverte n’est pas seulement rare. Elle est presque unique en son genre en Europe où, à une seule exception près (sur le site d’Herculanum – Campanie -), jamais encore n’avaient été exhumés les restes d’un de ces plafonds à caissons en bois, si souvent décrits ou représentés dans les ouvrages ou sur les fresques de l’Antiquité. Et quel plafond ! Une véritable œuvre d’art magnifiquement décorée, conçue pour couvrir, partiellement ou totalement, un prestigieux édifice à bassin attaché à l’un des plus grands complexes religieux de la Gaule romaine.

Chacun connaît certes les caissons du magnifique Panthéon de Rome qui fut construit sous Agrippa, au premier siècle avant Jésus-Christ, en béton de ciment:

Intérieur du Panthéon de Rome au XVIII ème siècle, avec son décor d’origine, par Giovani Paolo Panini. 

Mais on ne connaît les plafonds à caissons en bois que sur des documents artistiques de l’Antiquité. « Chevrons », « solivage », « poutres de caissons », « assemblage », « éléments de décoration en frise de rais-de-cœur et fers de lance ». Emmanuel Bouilly ne se lasse pas de détailler, en termes techniques de charpenterie et de menuiserie, la fonction des multiples pièces de bois, noircies et gorgées d’eau, qu’il est parvenu à identifier. Sans ses efforts de pédagogie et son enthousiasme communicatif, nul doute que nous aurions perdu le fil… Cela aurait été dommage, tant la découverte à laquelle a participé cet archéologue sur l’ancienne cité d’Autricum – l’actuelle ville de Chartres – mérite attention.

La mise au jour de cet ensemble d’un millier de poutres, poutrelles et planches, miraculeusement conservées durant presque deux millénaires, est une belle récompense pour la direction de l’archéologie de Chartres Métropole qui, depuis 2011, se consacre à l’étude du site de Saint-Martin-au-Val. Repéré, entre 1995 et 2006, dans le quartier Saint-Brice, dans le sud de l’agglomération, ce dernier a livré les vestiges de ce qui aurait été le sanctuaire de l’ancienne cité-territoire du peuple gaulois des Carnutes.

Site du sanctuaire de Saint-Martin-au-Val après sa construction

Construit entre les années 70 et 130 après J.-C., avant de devenir, au début du IIIe siècle, un lieu de récupération de matériaux et un dépôt de sépultures au moment des épidémies, il est constitué d’un ensemble de constructions réparties sur plus de 11 hectares où les pèlerins désireux d’honorer ou de remercier les dieux, ou souhaitant accomplir un vœu, venaient procéder à des sacrifices et déposer des offrandes. « Il comprenait un temple doté d’une cour intérieure entourée sur les quatre côtés d’un portique de 300 mètres de long et de 190 mètres de large, qui dissimulait une galerie couverte consacrée aux processions », raconte, en faisant visiter le bâtiment, Bruno Bazin, le responsable de l’opération archéologique. Des soubassements, des fondations, des restes d’égouts et des ouvrages de maçonnerie ont été dégagés sur la partie nord-est, laissant apparaître le tracé de ces anciens espaces de déambulation qui s’ouvraient sur de petites chapelles et un pavillon d’angle.

A cela s’ajoutaient d’autres éléments. Et notamment, à 75 mètres de là, un temple consacré à Diane et à Apollon. C’est là, juste en façade de ce lieu de culte, non loin du cours actuel de l’Eure, que les archéologues ont trouvé le plafond. En 2017, ils concentrent leurs efforts sur un luxueux édifice. Sol en calcaire blanc, base de mur en marbre coloré, élévations ornées de fresques et de colonnes richement décorées, il abrite aussi un bassin quadrangulaire de 30 mètres carrés à l’intérieur duquel ils découvrent un énorme amoncellement de pièces de bois. Partiellement calcinés, ces éléments de charpente et de menuiserie, auxquels s’ajoutent d’autres repérés en dehors du réceptacle, proviennent d’un plafond qui s’est effondré à la suite d’un incendie, et dont les débris sont tombés dans le plan d’eau. Par la suite, les crues successives de l’Eure et une remontée de la nappe phréatique sont venues ensevelir ces vestiges qui, maintenus à travers les siècles en milieu humide et à l’abri de l’air et de la lumière, ont été préservés.

Le bassin et les éléments de bois retrouvés

L’équipe réalise tout de suite l’importance de sa trouvaille. « Car si l’exhumation de bois antique est rare, celle d’un plafond à caissons, sculpté et peint, l’est plus encoreraconte Mathias Dupuis, le directeur de l’archéologie de l’agglomération Chartres Métropole. A vrai dire, on ne connaît qu’un seul autre exemple. Celui, en 2010, de la “maison au relief de Télèphe” sur le site d’Herculanum, près de Naples. »

Comment récupérer et conserver un matériel à ce point fragilisé ? Il faudra plusieurs mois pour établir un protocole et trouver les fonds nécessaires à une reprise des fouilles, lesquelles s’achèvent actuellement, au terme de leur troisième année. Désormais presque entièrement dégagé, le bassin y dévoile enfin sa magnificence. En marbre blanc, il contient en son centre une cuve étoilée, de 25 centimètres de profondeur, d’où devait à l’origine jaillir une source avant que, le niveau augmentant, toute la zone soit noyée sous 2,5 mètres d’eau, obligeant les archéologues à actionner en permanence des pompes.

La cuve étoilée au centre du bassin

Placées sous des arrosoirs, quelques poutrelles attendent encore d’être dégagées. « Une fois photographiées et cartographiées, elles seront déposées sur des plaques de polypropylène, emmaillotées dans du papier cellophane puis conservées dans une chambre froide ou en piscine », explique l’archéologue Sonia Papaïan, qui montre, au pied d’une margelle, l’emplacement d’un déversoir. Cela ne sera pas le cas des plus belles pièces, qui partiront pour Grenoble où elles seront restaurées au sein du laboratoire Arc-Nucléart, spécialisé dans le traitement du bois…

Caisson hexagonal et poutrelle de bois sculptée

Ce qui en vaut, assurément, la peine. En effet, constitué d’un ensemble de caissons en forme de losange séparés par d’autres hexagonaux de 1,6 mètre de large, ce plafond antique promet de donner du travail aux chercheurs pour des années. « Ses décors finement ciselés de feuilles d’acanthe, d’oves, de fers de lance, de rais-de-cœur et de perles et pirouettes, son assemblage ou même la manière dont il était fixé à la charpente, par des baguettes, ont fait appel à des techniques aujourd’hui disparues qu’il faudra redécouvrir », s’enthousiasme Emmanuel Bouilly, chargé de sa reconstitution. Même la provenance du matériau employé pour sa construction fera l’objet d’investigations. « On y trouve, outre du chêne et du tilleul, du sapin, un bois réputé importé à la période romaine », explique l’anthraco-entomologiste de l’université du Mans Magali Toriti, qui espère pouvoir interroger la véracité de cette théorie à partir des échantillons récoltés.

Beaucoup de pain sur la planche mais que du bon pain.

Le 14 octobre 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.