Patrick Drahi, l’ami d’Emmanuel Macron, est un prédateur.

5 Sep

La presse française (en particulier hebdomadaire) va mal depuis longtemps mais elle semble aller…de plus en plus mal avec, en particulier, des concentrations de titres entre quelques mains malfaisantes de groupes financiers, ploutocrates autant que cosmopolites, qui ne cherchent aucunement à informer leur lectorat mais plutôt à l’aliéner.

Dans ce contexte préoccupant, il y a longtemps que nous dénonçons Patrick Drahi, ce requin franco-luso-israélien vivant en Suisse * et ami d’Emmanuel Macron. Voici un nouvel épisode de sa nocivité financière, exercée aux dépens de la presse de notre pays.

L’Express vient deperdre sa tête. Ainsi, son directeur, Guillaume Dubois, est débarqué par la maison mère de l’hebdomadaire, Altice-SFR, a annoncé le quotidien Les Echos, vendredi 31 août. Selon une source interne, cette annonce aurait été faite au dirigeant puis à ses adjoints dès juillet, soit moins de trois mois après une relance du titre centrée sur une formule numérique payante.

Les résultats étaient jugés décevants, mais les membres de la rédaction se disent  » consternés  » par la situation et le moment choisi pour ce renvoi. Dans un communiqué de la société des journalistes (SDJ), ils dénoncent  » un débarquement décidé dans la précipitation et l’impréparation puisque l’actionnaire n’a pas encore choisi son successeur « .

Ce licenciement, encore non officiel, peut en effet surprendre, car Guillaume Dubois était un proche d’Alain Weill, le fondateur du groupe NextRadioTV et PDG d’Altice France, bras droit de Patrick Drahi. Le journaliste a été pendant dix ans l’un des dirigeants de BFM-TV, le navire amiral du groupe. Après la vente de NextRadioTV au groupe de télécommunications de Patrick Drahi, et le rachat du groupe L’Express par ce dernier, M. Dubois a été envoyé par Altice pour redresser l’hebdomadaire, en  2016. Il succédait au patron historique, Christophe Barbier, au profil beaucoup plus éditorialiste.

M. Weill et M. Drahi n’hésitent pourtant pas aujourd’hui à s’en séparer.  » En juillet 2017, il affirmait aux équipes disposer de trois ans pour réussir la transformation du journal, ironise la société des journalistes. Et Alain Weill, le PDG d’Altice France, lui témoignait toute sa confiance en décembre 2017. « 

M.  Dubois paie les difficultés de L’Express. Sa nouvelle formule numérique, alimentée par les rédactions du journal papier et du site Web, qui ont été fusionnées, n’a pas pour l’heure provoqué le sursaut espéré. Son principe est de réduire la couverture de l’actualité chaude en ligne pour se concentrer sur les contenus à valeur ajoutée afin de générer des abonnements. Mais ces derniers n’affluent pas et l’audience du site gratuit a fortement chuté : elle est passée de 12,643 millions de visiteurs uniques mensuels en janvier à 9,176 millions en juin, selon les chiffres de Médiamétrie cités par Les  Echos.

Dans un marché difficile pour les hebdomadaires et la presse papier en général, les ventes de L’Express étaient de 243 965 exemplaires en mars (dont 21 800 en kiosque), soit 7,71 % de baisse sur un an. Seul le kiosque numérique créé par l’opérateur télécoms SFR avait apporté un peu d’oxygène.

Au sein de la rédaction, le coup est dur. Les journalistes s’étaient étonnés que Guillaume Dubois ne prenne pas la parole depuis son retour de vacances, vers le 20 août, alors que la rentrée était délicate pour le titre – et qu’il avait connaissance de son licenciement à venir. Sa mise à l’écart est vécue comme une mauvaise surprise, car la nouvelle formule a demandé beaucoup de réorganisation et de mobilisation en interne et que cette réforme est encore très récente.

 » M.  Drahi, que voulez-vous faire de L’Express ? « , interpelle sans détour la SDJ, qui regrette  » des errements stratégiques « ,  » un fonctionnement low cost «  et  » un management incompréhensible « .  » L’ambition annoncée de faire de L’Express le numéro  un de son marché s’est limitée à des mots « , écrivent les journalistes.

Plus largement, le limogeage de M. Dubois symbolise les difficultés du groupe de Patrick Drahi à relancer efficacement son pôle de presse écrite. Libération a également vu un dirigeant important, Johan Hufnagel, partir fonder un autre média, Loopsider. En juin, le quotidien racheté en  2015 vendait 66 197 exemplaires, dont 16 000 en kiosque. Pour tenter de rebondir, Libération met en place le même genre de formule numérique que L’Express. Les titres avaient subi, après leur rachat, d’importants plans de départ de salariés.

Il y a deux mois, le groupe de Patrick Drahi a annoncé qu’il vendait ses titres qui ne relevaient pas de l’information politique et générale : Mieux vivre votre argent, La  Lettre de L’Expansion, Côté Sud, Côté  Est, Côté  Ouest, Lire, Classica, Pianiste, Studio Ciné  Live, Job  rencontres, Salon du travail.  La partie presse écrite du groupe de médias constitué par Patrick Drahi connaît une évolution plus difficile que sa partie audiovisuelle : le groupe NextRadioTV (BFM-TV, RMC, etc.) a continué d’avoir de bons résultats depuis son rachat, même si l’aventure dans le sport et le football reste à convertir.

Cet homme est un prédateur. Mais un efficace sponsor du macronisme…

 

Le 5 septembre 2018.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

* Lire sa biographie ici (https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Drahi) mais ne vous privez pas non plus de ceci : « Une nouvelle preuve de la dangerosité de Patrick Drahi » (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2018/01/10/une-nouvelle-preuve-de-la-dangerosite-de-patrick-drahi/) et, pourquoi pas, de cela : « Réforme de l’ISF, de scandaleux bénéfices au sein même du gouvernement » (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2018/01/04/reforme-de-lisf-de-scandaleux-benefices-au-sein-meme-du-gouvernement/).

2 Réponses to “Patrick Drahi, l’ami d’Emmanuel Macron, est un prédateur.”

  1. Hervé J. VOLTO septembre 5, 2018 à 8:21 #

    Pour défendre notre culture, il faudrait :

    1. Libérer la culture.
    2. Défendre le patrimoine.
    3. Défendre la langue Française.
    4. Favoriser la renaissance culturelle.

    1. Libérer la culture.

    Supprimer la Loi gaysot-fabius et la Loi Pleven, et ne sanctionner que le passage à l’acte, non l’opininon. Restaurer la liberté d’expression, lutter contre le conformisme, encourager le mécénat.

    2. Défendre le patrimoine.

    Refuser le déracinement culturel, valoriser le patrimoine monumental, architectural et archéologique, libérer les fêtes religeuses et reconstitutions historiques, réorganiser les musées.

    3. Défendre la langue Française.

    Protéger la langue Française dans notre Pays, veiller au rayonnement intrenational du Français, mettre le Français à l’honneur dans le monde scientifique.

    4. Favoriser la renaissance culturelle.

    Encourager le livre et la presse écrite Française (VALEURS ACTUELELLES), stimuler le cinéma Français et europèen, sauver le théatre Français, assurer la promotion de la musique Française, encourager la diffusion de la culture Française dans les médias, préserver les patrimoines culturels Français et les défiscaliser…

  2. Hervé J. VOLTO septembre 5, 2018 à 8:57 #

    Pour bien comprendre la très grave menace qui pèse sur « la nation des Francs qui a Dieu pour fondateur », il faut revoir une vidéo des années 80, époque de nos 20 ans, et la faire voir à nos jeunes :

    The Clash – Rock the Casbah (Official Video) – YouTube

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